Abstract :
[fr] Inspirés par la doctrine Zéro Artificialisation Nette (ZAN) formulée par la Commission européenne (2011, p. 19), le Gouvernement wallon (2019, pp. 46, 99), prévoit de drastiquement limiter l’artificialisation des sols, tout en présentant des ambitions importantes quant à la production de logements pour répondre à la demande croissante.
Au vu de ces ambitions potentiellement antagonistes, une revue de la littérature a été effectuée sur les retours d’expériences de pays européens dans lesquels le concept de la ville compacte est mis en application depuis de nombreuses années. Elle montre une tendance à la libéralisation du marché du logement qui, couplée à des mesures de restrictions foncières, conduit à une exacerbation des problématiques d’accessibilité au logement préexistantes, telles qu’une croissance des problématiques de justice et de ségrégation spatiale, d’exclusion sociale et d’accès à la propriété (entre autres : Bibby et al., 2020a, 2020b ; Cavicchia, 2021).
Face à ces constats et pour proposer à termes des politiques d’action territoriale efficaces, il apparait nécessaire de disposer d’un bon état des lieux des dynamiques déjà présentes. Cela passe, entre autres, par une cartographie fine des valeurs foncières. L’objectif est d’établir les parts respectives des valeurs foncières et immobilières dans l’augmentation du prix du logement et d’objectiver, sur la base des disponibilités en terrains urbanisables, si une diminution de l’offre foncière a abouti, ou non, à une augmentation des valeurs foncières et si une restriction supplémentaire de l’offre foncière pourrait avoir les mêmes impacts.
Pour ce faire, l’utilisation de modèles économétriques spatiaux hiérarchiques et autorégressifs est en cours d’exploration. Des premiers résultats seront présentés, en particulier pour ce qui est de leur efficacité pour pallier aux problèmes d’hétérogénéité spatiale et de segmentation spatiale du marché immobilier souvent associés aux modèles hédoniques classiques.