L'effort comme variable sensible à l'extension d'éveil et son impact sur les performances cognitives

La privation de sommeil possède un impact négatif sur les performances cognitives de l’individu mais également sur certaines dimensions psychologiques comme la motivation ou l’effort. Nous avons étudié l’effet de l’extension d’éveil sur l’effort et sa relation avec les performances cognitives. Des variables subjectives (dont l’effort) ont été collectées à l’aide d’échelles visuelles analogiques chez 101 adultes en bonne santé (68 femmes ; 50 à 70 ans) pendant un protocole d’extension d’éveil de 20 heures mené en routine constante. Les performances cognitives ont été collectées lors de 9 batteries de tests et l’excitabilité corticale a été obtenue lors de 5 sessions de stimulation magnétique transcrânienne couplée à un enregistrement électroencéphalographique (TMS-EEG). Nous avons tout d’abord montré que l’effort augmente durant l’extension d’éveil comme les autres dimensions subjectives et qu’il est associé à ces différentes dimensions. De plus, cette augmentation est amoindrie avec l’âge ce qui est en lien avec la diminution globale de l’effet de la fluctuation de la régulation du cycle veille-sommeil dans le vieillissement. Deuxièmement, une augmentation d’effort est associée avec une diminution de résultats pour le test évaluant l’attention soutenue, le test de vigilance psychomotrice (PVT) et pour celui évaluant la mémoire de travail, la 2-back. Cela renforce le concept d’un effet combiné sur le déclin cognitif de la privation de sommeil d’une part d’un niveau d’éveil diminué dû à une inadéquation entre pression de sommeil et signal circadien et d’autre part de l’impact de dimensions psychologiques. Pour finir, l’effort n’est pas associé à l’excitabilité corticale.