Abstract :
[fr] Identifiés pour la première fois dans les années 80 et comprenant plus de 50 souches, les bêta-HPV font l'objet d'un intérêt croissant, notamment grâce à des résultats intrigants montrant que certains bêta-HPV (8,38) pourraient favoriser le développement de lésions précurseurs du carcinome épidermoïde cutané (SCC).
Ce projet vise à décrypter le rôle des bêta-HPV dans la cancérogenèse cutanée. Nous soupçonnons que les oncoprotéines virales E6/E7 altèrent les voies de réparation de l’ADN en interagissant avec des protéines clés des cellules hôtes, amplifiant finalement l'effet mutationnel des UV.
Afin de mettre en évidence ces interactions potentielles, un screening à haut débit (utilisant la GPCA) a été réalisé sur une bibliothèque de 180 ADNc (constituée à partir des ORFeomes 7.1 et 8.1).
Cette méthode a mis en évidence 10 interactions potentielles entre l’oncoprotéines E6 des bêta-HPV (5,8,38 et 49) et les protéines impliquées dans les voies de réparation de l'ADN, ainsi que 7 interactions potentielles avec E7.
Ces résultats prometteurs, devant toujours être confirmés par Co-IP, semblent confirmer le détournement potentiel des voies de réparation de l'ADN par les bêta-HPV. En effet, certaines de nos cibles jouent un rôle clé dans différentes voies de réparation, notamment dans le NER, une voie primordiale pour réparer les cassures induites par les UV.
Certaines cibles identifiées jouent également un rôle prépondérant dans des syndromes cutanés favorables au développement de SCC, notamment le syndrome d’hypersensibilité aux UV.
En parallèle à ce 1 objectif, une caractérisation immunohistopathologique à été réalisée sur un panel de 163 patients atteint de la maladie de Bowen afin de déterminer l’implication des bêta-HPV dans ce syndrome prénéoplasiques.
Pour ce faire, 5 marquages immunohistochimiques (P16 ; Ki67, p53, caspase-3 et CD45) ainsi qu’un génotypage (luminex) ont été réalisés.
Les résultats obtenus ont élargis notre compréhension vis-à-vis de la maladie de Bowen et du rôle des bêta-HPV, notamment au niveau de l’identification de potentiels sous types détectés dans ce syndrome cutané. Ces caractéristique étant mise en évidence pour la toute première fois, une recherche plus approfondie semble tout de même nécessaire.