Cartes d'identité communales : pour une citoyenneté urbaine inclusive ? Une réponse au non-accueil de l'Europe.

Nées aux Etats-Unis, dans le prolongement des « villes sanctuaires », les initiatives de cartes d’identité municipales font l’objet d’un intérêt croissant de la part des villes européennes. Ces initiatives sont mises en place par les municipalités dans un but conscient de lutter contre les discriminations et de renforcer le sentiment d’appartenance et de citoyenneté à l’échelle locale. La condition d’une carte pour tou·te·s, non seulement prévient d’un usage discriminant de la carte comme dispositif uniquement destiné à un groupe vulnérable en particulier, mais permet d’unifier la population dans son ensemble autour de valeurs communes. Les cartes d’identité municipales ont la caractéristique de voir le jour dans des villes relativement autonomes, généralement dans des contextes fédéraux, qui laissent aux villes des compétences de gestion à l’échelle de leur territoire. Elles ont également en commun le fait d’être des terreaux fertiles pour la solidarité locale dans des contextes nationaux et supranationaux qui sont majoritairement hostiles à l’égard des personnes migrantes. Émises par les autorités municipales, ces cartes assurent une forme d’identification et une preuve de résidence à l’ensemble des personnes qui résident sur le territoire de la ville, quelle que soit leur situation administrative. Avec un focus sur l’initiative de carte citoyenne liégeoise « Carte Ardente », en cours d’élaboration à Liège, en Belgique, cette intervention vise à interroger le potentiel inclusif de cet outil comme une réponse au non-accueil de l'Europe envers les personnes migrantes.