Abstract :
[fr] Dans un climat médiatique anxiogène alimenté par le glyphosate, les microplastiques, les néonicotinoïdes ou les additifs alimentaires de synthèse, plus de 40% des Européens affirment avoir « peur des produits chimiques ». C’est du moins ce qui ressort d’une étude sur la perception qu’a le grand public à l’égard de la chimie et des produits qu’elle délivre.
Cette « peur des produits chimiques » est désignée, par les spécialistes, sous le terme de « chimiophobie ». Il s’agit d’un rejet réflexif, souvent nourri par les médias, les réseaux sociaux, et/ou certains groupes d’influence, de tout ce qui touche, de près ou de loin, aux industries chimiques.
Quelles sont les origines de cette appréhension collective, bien plus enracinée qu’il n’y paraît, notamment auprès des plus jeunes générations ? Est-ce que cette chimiophobie latente affecte, de manière insidieuse, les décisions politiques et environnementales majeures ? Est-ce que la chimiophobie pourrait sceller le destin de la chimie ? On fait le point aujourd’hui sur ce sentiment complexe de méfiance, et même de défiance, qui, avouons-le, reste encore peu documenté.