OLFACTION

Abstract - Dans la deuxième séance – Julie C. Fortier (odorat 14.02) – on reprendra la description proposée par Rancière de ce qu’il appelle le « régime esthétique de l’art », c’est-à-dire un ensemble de discours, de conceptions et d’habitudes qui permettent d’identifier certaines expériences ou certains objets comme « artistiques ». Pour faire le partage entre art et non-art, on s’appuie aujourd’hui – observe Rancière – sur l’expérience sensible. Une certaine qualité/intensité de l’expérience sensible, qui fait écart par rapport aux expériences sensibles de la vie quotidienne, indique que l’on se trouve sur le terrain de l’art. Or le développement récent de l’art olfactif s’inscrit très bien dans ce cadre. L’œuvre olfactive – même si elle mobilise une sensorialité généralement considérée comme « basse » (Alain Corbin) – produit des réactions sensibles fortes et intéresse pour cette raison les artistes. On réfléchira ensemble au problème de la pauvreté du langage pour la description des expériences olfactives, en s’intéressant à ce que Chantal Jacquet dit du Kôdô (comme « pur art olfactif »). On envisagera aussi l’expérience des « nez » (Mathilde Laurent a écrit des textes fascinants sur son rapport aux odeurs). Et on « regardera » ensemble (en devant bien assumer la bizarrerie de cette formule) les œuvres olfactives originales de Julie C. Fortier, et d’autres artistes-phares de cette tendance.