Abstract :
[fr] Cette étude fait partie d’une recherche en cours sur la notion de monde pour laquelle la littérature est à la fois le point de départ et le point d’arrivée. Son point de départ, en effet, puisque la notion de monde en philosophie s’inspire d’usages littéraires (Eco, 1979). Par la suite la notion de « monde possible », initialement avancée par Leibniz, a été employée en logique formelle (Kripke, 1959) avant de faire retour, à partir de cet usage logique, dans le commentaire littéraire (Pavel, 1988). Mais aussi point d’arrivée, parce que nous estimons que la définition des « mondes fictionnels » dans la théorie littéraire mérite d’être confrontée aux usages du mot monde dans les textes littéraires modernes et contemporains tels qu’ils prolongent et enrichissent les usages lexicaux ordinaires. Dans ce parcours, la notion de monde aura été modifiée à plusieurs reprises en soulevant des problèmes de compatibilité sémantique. La présente étude entend éclairer ces problèmes sémantiques en partant d’une analyse des usages ordinaires du mot monde. Elle pointera dans un second temps, parmi tous ces problèmes, le problème central de la référence que posent les usages de la notion de monde en logique (et dans la théorie littéraire qui s’en inspire).