Abstract :
[fr] Cette étude présente une analyse de la notion de monde comme celle-ci se trouve décrite par l’article que le Trésor de la langue française, bénéficiant du travail réalisé par les dictionnaires antérieurs, a consacré au mot monde. On s’attache dans un premier temps à dégager les liens sémantiques, pour l’essentiel synecdochiques, existant entre les vingt-trois définitions que compte l’article. Comme ces définitions établissent et hiérarchisent pour le mot divers sens et acceptions, on montre ensuite les effets sémantiques produits par leur ordre de présentation. Finalement, une hypothèse est formulée quant au noyau sémique de la notion, laquelle exprime par afférence socialement normée la possibilité de se situer dans un environnement géographique ou social ainsi que de se l’approprier. Une analyse componentielle, conforme à la méthode exposée dans Sémantique interprétative, du sémème « monde » dans les locutions verbales visera à confirmer le bien-fondé de cette hypothèse. Cette étude cherche en outre à éclairer de manière critique l’usage que la philosophie, et la théorie littéraire à sa suite, ont fait de la notion de monde, cette critique lui servant dès lors de cadre général d’argumentation.
[en] This study presents an analysis of the notion of world as it is described in the article that the Trésor de la langue française, after previous dictionaries, has devoted to the word monde. The first step is to identify the semantic links, mostly synecdochic, that exist in all twenty-three definitions. As these definitions establish and rank various senses and uses, we then show the interpretative biases caused by the order chosen for their presentation. Finally, a hypothesis is formulated about the semantic core of the notion, which expresses by socially normed afference the possibility to situate oneself in a geographical or social environment and to appropriate it. In accordance with the method outlined in Sémantique interprétative, a componential analysis of the sememe “monde” in set phrases will aim to confirm the validity of this hypothesis. This study also seeks to shed critical light on the use that philosophy (subsequently literary theory) makes of the notion of world, and uses this criticism as a general framework for argumentation.