Expérimentation archéologique pour la comparaison de deux fours de potiers mérovingiens

L’époque mérovingienne est marquée de nombreuses modifications économiques, sociales et culturelles touchant les différents secteurs d’activités. Parmi eux, la production céramique est surtout connue via les poteries abandonnées et les restes de fours dont les plans et les matériaux varient. Cependant, de nombreuses zones d’ombre subsistent quant à l’organisation de cet artisanat. Partant des vestiges archéologiques connus pour reconstituer au plus proche les objets et/ou les techniques anciennes selon un protocole défini, l’archéologie expérimentale peut nous aider à mieux la comprendre.
Dans le cadre de l’exposition « Le monde de Clovis » au Musée Royal de Mariemont et du projet « Rural Riches » (ERC advanced grant), en collaboration avec l’AWAP et le groupe Ceramhisto, nous avons reconstruit deux types de fours distincts mis au jour en Wallonie, le premier à Quévy-le-Grand et le second sur le site de la maison des parlementaires à Namur. Notre but était de comparer le fonctionnement des deux fours : un avec sole (Namur) et un sans sole (Quévy) afin d’apprécier dans quelle mesure la maîtrise de ces outils était différente et s'ils pouvaient appartenir aux mêmes "communautés techniques". Lors de cette communication, nous pourrons ainsi évaluer les températures atteintes, le temps, l'énergie et l’équipement nécessaires ainsi que les quantités produites. Des questions relatives au savoir-faire et à l’organisation sociale de la production pourront également être abordées, telles que la divisions des tâches et la spécialisation des artisans.