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Abstract :
[fr] A la suite d’une série d’inondations survenues en Belgique dès le mois de mai 2021 dont l’évènement paroxystique des 14 et 15 juillet dans la vallée de la Vesdre (affluent de la Meuse parcourant l’Est de la Belgique vers Liège), la question de l’habitabilité du territoire, au sens large, et de son projet a été mise en avant au regard du changement climatique et de ses futurs impacts.
Le lit majeur de cette vallée, fortement urbanisé et marqué par une importante industrialisation (en déclin depuis les années soixante), a été particulièrement meurtri avec un bilan de plus de quarante morts et plusieurs milliers de bâtiments impactés tout au long des soixante kilomètres de son parcours.
Si, dans un premier temps, l’urbanisation a été identifiée parmi les principaux facteurs responsables de la catastrophe, une analyse plus approfondie démontre qu’une part importante de la problématique provient aussi des espaces non artificialisés (+/- 90% des 700 km² du bassin versant) ; des milieux dans lesquels les sols ont été incapables d’absorber les quantités exceptionnelles de précipitations tombées dans un délai très court.
Considérés jusqu'à aujourd'hui plus comme un support à l’activité humaine que comme véritable
« agent » dans le projet de territoire et des politiques d’aménagement, les sols (urbains, ruraux, forestiers, etc.) avec leur capacité à juguler en partie les effets des événements climatiques extrêmes, constituent à présent un élément clé pour repenser nos villes et territoires et donc notre façon de
« faire projet ».
Cette vision pourtant bien présente depuis les années 2010 dans les documents de l’UE, notamment préparatoires au Zéro Artificialisation Nette (ZAN), semble aujourd'hui estompée de la vision des aménageurs en Wallonie.
Le cas spécifique du bassin versant est l’occasion de mettre en place en Wallonie une méthodologie expérimentale de projet de territoire basée sur les sols incluant entre autres la compréhension de leurs capacités écologiques et fonctionnelles au regard des enjeux futurs. Cette méthodologie s’inspire d’expériences déjà menées en Suisse notamment et pourrait se généraliser à l’avenir aux pratiques courantes des aménageurs en Wallonie.
Les enjeux climatiques et les pertes de biodiversité nous obligent à repenser nos pratiques territoriales de manière transversale et décloisonnée entre les disciplines afin de composer avec la « nature ».
L’intervention présentera le contexte du bassin versant avant d’exposer la méthodologie expérimentale mise en place à l’égard des sols (naturels et anthropisés et leurs limites intrinsèques), les trajectoires de projets qui en découlent ainsi que les conséquences en termes de gestion du potentiel foncier urbanisable au regard du ZAN.
