Abstract :
[fr] On voit apparaître aujourd’hui, dans le champ scientifique, des objets d’études qui appellent ou exigent de plus en plus une théorie générale (transdisciplinaire) de la mémoire : les syndromes de stress post-traumatique, la maladie d’Alzheimer, l’intelligence artificielle, la réalité des médias de masse, ou encore la construction des identités (biologiques, psychiques, sociales).
Quelle contribution la sociologie peut-elle apporter à cette entreprise scientifique (de nature collective) ? Je me limiterai ici à deux contributions originales : 1) le concept de mémoire collective (Maurice Halbwachs) ; 2) le concept de mémoire sociale (Niklas Luhmann). Une clarification théorique s’impose car la mémoire collective n’est pas la mémoire sociale. En effet, la première est une opération spécifique des systèmes psychiques ; quant à la seconde, elle est une opération de communication, propre aux systèmes sociaux. Je soulignerai l’intérêt de cette distinction analytique pour la recherche dans les memory studies. Dans le cas particulier des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, je montrerai la fonction de mémoire sociale que remplit le système des médias de masse et comment ces opérations (communicationnelles) de filtrage du sens conditionnent la construction de souvenirs traumatiques (individuels et collectifs).
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