Les soins psychologiques de première ligne en Belgique : Le profil des PPL et l'orientation des patients par les médecins généralistes et les PPL

Introduction. Les soins psychologiques de première ligne ont été implémentés en Belgique entre Janvier et Avril 2019 dans le cadre de la réforme de santé mentale « psy 107 ». Ceux-ci s’inscrivent dans une tendance plus large de renforcement des soins primaires au niveau international. L’objectif de ce poster est d’étudier la reconnaissance diagnostique en santé mentale ainsi que la concordance de l’orientation entre les psychologues et orthopédagogues de première ligne (PPL) et les médecins généralistes envers ce nouveau dispositif de soin.
Méthode. Une enquête en ligne a été diffusée auprès de l’ensemble des PPL (n=641) dans un réseau adulte en Septembre 2020 par l’intermédiaire des coordinateurs de réseau et en Juin 2021 pour les médecins généralistes. Notre échantillon se compose de 310 PPL et de 270 médecins généralistes. Les vignettes cliniques de Jorm et al. (1999) utilisée largement en Australie pour étudier la mental health litteracy ont été utilisée au sein de ces questionnaires. Les participants devaient identifier une situation de dépression et de schizophrénie décrite dans les vignettes. À partir de celles-ci, ils leur étaient demandés de mentionner si une orientation vers les soins psychologiques de première ligne serait indiquée ou non ainsi que d’argumenter leur position.

Résultats. La majorité (95,7%) des médecins généralistes mentionnent avoir déjà orienté un patient vers les soins psychologiques de première ligne. La dépression est majoritairement reprise comme étant une cible des soins psychologiques de première ligne tant pour les PPL (99,6%) que pour les médecins généralistes (71,1%). Les médecins allant à l’inverse de cette position renseignent la volonté d’accompagner eux-mêmes le patient dans la mesure du possible avant de réorienter. La schizophrénie quant à elle est mentionnée comme n’étant pas indiquée par une majorité des PPL (79%) et des médecins généralistes (71,1%) mais fait davantage l’objet de controverse. Les psychologues ne partageant pas cet avis mettent en avant leur capacité à prendre en charge ces patients et leur permettre de bénéficier de ces soins plus accessibles.

Conclusion. Une concordance dans les orientations émerge de nos résultats entre les deux groupes professionnels. Ceci traduit une mise en application de la convention telle qu’elle avait été décrite pour la majorité malgré quelques divergences d’argumentation