Sublimer le désarroi, soutenir la vie sociale, permettre la critique ?

En contexte accru de mondialisation et de concurrence entre les villes, de nouveaux festivals et événements culturels ponctuent les vies urbaines. S’agit-il uniquement d’augmenter une attractivité ? Des ambitions économiques de positionnement sur un marché touristique peuvent-elles s’articuler au souci de s’ancrer dans le cœur (et le corps) des habitants et des visiteurs ? Comment les exigences de participation citoyenne sont-elles intégrées à ces organisations ? Quelles propositions critiques sont travaillées, par quels acteurs et au regard de quels objectifs ?

Ces questions seront discutées à partir deux cas : les Métamorphoses (1ère édition en 2016) à Liège (ancienne industrie sidérurgique) et la Ligne Verte (1ère édition en 2012) à Nantes (ancienne industrie navale).

Plus exactement, nous nous intéresserons aux productions narratives et matérielles associées à ces dispostifs culturels. Dans le cas de Liège comme de Nantes, des (re)configurations sont opérées qui racontent, traversent et pénètrent le territoire. Elles prennent corps dans des programmations d’événements culturels urbains sensés, parmi les divers objectifs poursuivis, soutenir la vie sociale. Ainsi, des festivités se connectent à de grands travaux urbains et tentent de préparer la population à l’avènement d’un autre territoire. Elles cherchent souvent à travailler en profondeur les identités et sentiments d’appartenance. Ce faisant des résistances se manifestent. Elles éclosent, soit au cœur du dispositif et s’en jouent, ou à la marge de celui-ci. Elles signalent aussi des dérives (gestionnaires ; justificatives,..) tout en rappelant les potentialités intrinsèques d’un engagement (Thévenot) par les arts. En bref, il s’agira ici de percevoir et de décrire les chemins (et conditions de possiblité) d’une critique, elle-même aux prises avec la question de sa mise en commun.