Unpublished conference/Abstract (Scientific congresses and symposiums)
Déconstruire le Moderne pour comprendre l’Antique. L’invention du paysage archéologique d’Ostie dans la première moitié du XXe s.
Mainet, Grégory; Morard, Thomas
2022L’Antiquité après l’Antiquité : un héritage en partage
 

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Keywords :
Ostie; Histoire de l'archéologie; Restaurations archéologique; Paysage archéologique
Abstract :
Voici quelques saisons, un touriste se foula la cheville alors qu’il déambulait le long des rues d’Ostie. Et pour cause ! De nombreux pavés avaient été déchaussés par les racines des pins plantés au lendemain des fouilles de 1938-39. La réaction des autorités du parc archéologique fut prompte et la chaussée des principales rues fut réhabilitée, afin d’éviter un nouvel accident. Ces travaux interpelleraient plus d’un archéologue, s’ils n’avaient pas été effectués sur des rues amplement restaurées au cours de la première moitié du XXe siècle, voire complètement reconstruites alors. Et elles ne furent pas les seules à subir un tel sort : l’ensemble du site archéologique subit de lourdes interventions à cette époque. Les responsables du site entreprirent de remodeler les vestiges exhumés pour créer un paysage archéologique didactique, qui répondait aux préoccupations du temps. Ces travaux s’appuyèrent en particulier sur les idées soutenues par G. Calza dans un article de 1916 portant sur la sistemazione di rovine, qui s’opposaient à la restauration scientifique défendue alors. Selon lui, les restaurations devaient expliciter les vestiges et faire voir la réalité antique. Mais quelle réalité ? Ces restaurations étaient empreintes de l’idéologie du temps – doit-on rappeler la place accordée à l’Antiquité romaine dans le discours impérialiste du royaume d’Italie ? – et les travaux entrepris alors cherchèrent à mettre en évidence l’apogée supposée du port de Rome, le siècle des Antonins, au détriment des siècles successifs. Ces restaurations font désormais partie intégrante de la biographie du site et requièrent l’attention des archéologues, qui doivent déchiffrer cette couche archéologique moderne avant d’étudier la cité antique. En effet, les niveaux tardo-antiques, considérés comme des témoins de la décadence de Rome, furent détruits afin de mettre en exergue le IIe siècle ap. J.-C. et les édifices qu’ils jugèrent les plus emblématiques de cette période, comme le théâtre (II, VII, 2) ou la Schola del Traiano (IV, V, 15), furent lourdement restaurés, de même que les rues transformées en parcours balisés pour les visiteurs. A partir du cas d’Ostie, cette communication réfléchira plus généralement sur les conséquences du regard des fouilleurs de la première moitié du XXe siècle sur les interprétations actuelles des grands sites d’Italie. Cet exposé méthodologique s’appuiera sur le dépouillement de la documentation conservée dans les archives du Parco Archeologico di Ostia Antica, ainsi qu’à l’Archivio Centrale dello Stato à Rome.
Research center :
Université Jean Jaurès
PLH-Erasme - Patrimoine, littérature, histoire
Institut National Universitaire Champollion
Institut Universitaire de France
Disciplines :
Archaeology
Art & art history
History
Author, co-author :
Mainet, Grégory ;  Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire de l'art et archéologie de l'antiquité gréco-romaine
Morard, Thomas ;  Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire de l'art et archéologie de l'antiquité gréco-romaine
Language :
French
Title :
Déconstruire le Moderne pour comprendre l’Antique. L’invention du paysage archéologique d’Ostie dans la première moitié du XXe s.
Publication date :
13 May 2022
Event name :
L’Antiquité après l’Antiquité : un héritage en partage
Event organizer :
Corinne Bonnet
Clément Bur
Anne-Hélène Klinger-Dolle
Thibaud Lanfranchi
Pascal Payen
Event place :
Toulouse, France
Event date :
13 mai 2022
By request :
Yes
Audience :
International
Commentary :
Depuis 2010, Thomas Morard est titulaire de la chaire d’Histoire de l’art et Archéologie de l’Antiquité gréco-romaine de l’Université de Liège. Il travaille à Ostie depuis 1998 et codirige la mission de la Schola del Traiano depuis 2006. Un état de la recherche produite sur cette parcelle urbaine durant la dernière décennie apparaît dans les actes du colloque international Ostia Antica. Nouvelles études et recherches sur les quartiers occidentaux de la cité, qu’il a publié dans la Collection Artes - Istituto Storico Belga di Roma, Brepols Publishers / Turnhout 2018, en collaboration avec Cl. De Ruyt et Fr. Van Haeperen. Cet engagement à l’embouchure du Tibre l’a conduit à s’intéresser très tôt aux problèmes des restaurations modernes, en particulier à leur impact sur notre perception actuelle de la ville antique d’Ostie. Depuis 2016, Grégory Mainet mène une thèse de doctorat sur les rues d’Ostie à l’Université de Liège et à la Sapienza, Università di Roma, sous la direction des Professeurs Thomas Morard et Domenico Palombi. Ses recherches s’appuient à la fois sur une analyse des structures conservées in situ et de la documentation des fouilles anciennes conservées à Ostie (Parco Archeologico di Ostia Antica), à Rome (Archivio Centrale dello Stato ; Biblioteca di Archeologia e Storia dell’Arte, fond Lanciani) ou encore à Paris (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris). Son travail l’a conduit à s’intéresser de près à l’histoire des fouilles, ainsi qu’aux conséquences des restaurations modernes sur le paysage archéologique du site et des problèmes méthodologiques qu’elles posent à l’archéologue. Cet intérêt a récemment donné lieu à un workshop organisé à l’Academia Belgica di Roma le 27 mai 2019. Suite à cette rencontre, il a contribué à l’édition d’un numéro spécial de la revue Forma Urbis (à paraître en février 2020) portant précisément sur cet argument. Il participe par ailleurs à la mission de la Schola del Traiano (depuis 2010), ainsi qu’à d’autres missions archéologiques en Italie, notamment aux fouilles de Cività di Tricarico, dirigées par le Professeur De Cazanove (Paris 1, Panthéon – Sorbonne).
Available on ORBi :
since 14 January 2023

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