[fr] En juin 2020, les actions directes menées à travers le monde sur nombre de statues par des militants qui dénonçaient leur caractère raciste et colonialiste ont entrainé un déferlement de commentaires. Au milieu de cela, historiens et historiennes ont été sollicités par les médias pour convoquer des précédents qui éclairent l’évènement ou prendre position quant au sort à réserver aux statues. Cet article vise à interroger le pouvoir de cette parole historienne. En partant de la statue équestre de Léopold II, place du Trône, à Bruxelles, nous cherchons à faire dialoguer le geste militant et le rejet que ce dernier a régulièrement rencontré au sein de notre profession. Il apparait alors que, dans ce conflit mémoriel, notre démarche critique a eu tendance à mettre dos-à-dos la complexité du passé et les aspirations du présent, contribuant à décrédibiliser la lutte militante. En pointant les biais de ce processus réflexif, nous faisons la promotion d’une posture historienne qui, pour être plus crédible, mêle à la connaissance reconnue du passé une attention prolongée aux enjeux du présent et une compréhension fine de la portée politique du recours à l’histoire.
Research Center/Unit :
Transitions - Transitions (Département de recherches sur le Moyen Âge tardif & la première Modernité) - ULiège
Disciplines :
History Arts & humanities: Multidisciplinary, general & others
Author, co-author :
Regibeau, Julien ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire moderne
Language :
French
Title :
Ne pas jouer le passé contre le présent. Statues et positionnement des historiens