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Abstract :
[fr] Dans un contexte de vulnérabilité naturelle avérée (caractère estuarien du territoire, récurrence des aléas, enclavement), les populations de la commune d’arrondissement de Manoka (littoral Cameroun) font face à d’importants problèmes à la fois environnementaux et sociaux. On y note une quasi-absence des voies de communication (exceptés la mer et les chenaux de marée), un déficit d’infrastructures éducatives et encore plus sanitaires. L’accès aux soins de santé constitue de ce fait une préoccupation majeure dans cette commune. La géographie n’étant pas restée à la marge des débats autour des questions liées à la santé, elle s’invite dans cette réflexion dans l’objectif de contribuer au diagnostic territorial de santé de la commune de Manoka. Il est question d’analyser l’accessibilité des centres de santé, identifier les différentes pathologies à l’œuvre, analyser les facteurs explicatifs et la perception locale de ces maladies. La démarche méthodologique s’appuie sur des enquêtes socio-économiques auprès des ménages. Un échantillon de 60 ménages a été défini de façon aléatoire dans les localités de Cap Cameroun, Toubé, Manoka, Nyangadou, Number one Creeck, Number two Creeck, Epaka I et Epaka II. Les levés GPS (des centres de santé) ont été faits ainsi que l’exploitation des données existantes sur la santé, notamment la base de données de l’Institut National de Statistique (INS). L’outil SIG ArcGis 10.2® a été utilisé pour la cartographie et Excel pour les analyses statistiques. Il en ressort que la commune de Manoka compte quatre centres de santé pour une population de plus de 10 000 habitants. La typhoïde reste la maladie la plus récurrente et affecte plus de 39 % de la population. Le paludisme représente 33 % des cas de maladie. Les enfants restent plus affectés (65%), suivis des femmes (31%) et enfin les hommes. La mauvaise gestion des déchets, la stagnation de l’eau autour des maisons, le refus de vaccination, la présence de la mangrove et du Parc national de Douala-Edéa et le sous-équipement des centres de soins sont autant de causes qui expliquent la recrudescence de ces maladies. Le gouvernement camerounais a pris des mesures pour juguler cette situation, mais les inégalités restent palpables.