Germigny-des-Prés (Loire, France), Rapport d’intervention Autorisation de prospection thématique n° 19/0257

A Germigny-des-Prés se trouve l’une des plus anciennes églises de France, initialement bâtie par l’évêque Théodulfe dans sa villa. Depuis 2016, les recherches sur le site visent d’une part à localiser les vestiges du complexe résidentiel et d’autre part à appréhender les activités artisanales liées aux constructions et à leurs aménagements. En 2019, les recherches ont été orientées sur trois axes.

Onze forages (dont 10 doublés de carottages sous tubes) ont été réalisés autour de l’oratoire, dans les zones où des structures avaient été décelées lors des prospections géophysiques. Ils permettent une meilleure compréhension de l’occupation du site et la localisation des sédiments liés à l’activité humaine, en particulier pour des remblais de construction.

Le sondage archéologique au nord-est du chevet oriental a permis de mettre au jour un contrefort, le mur de la sacristie et surtout l'absidiole septentrionale. Le phasage des différentes structures proposé depuis 1930 a ainsi pu être revu. Le relevé des structures a été réalisé en connexion avec les élévations du bâtiment. De nombreux fragments de tuiles, de modillons, un fragment de chapiteau sculpté et un de sarcophage ont été découverts ainsi que de la céramique du haut Moyen Âge. Les analyses PXRF de matériaux mis au jour lors de la fouille ont été menées directement in situ. Les charbons de bois prélevés pour datations par 14C situent l’absidiole vers la fin du 8e siècle de même que ses deux sols.

Les analyses PXRF faites sur les tesselles de verre coloré des mosaïques ont confirmé la présence de recettes de fabrication différentes. Cette variabilité contraste avec l’homogénéité des tesselles dorées. Elles nous permettent d’envisager l’approvisionnement de cubes colorés issus de différentes productions et utilisés de façon aléatoire par les mosaïstes ayant œuvré à Germigny-des-Prés.