Diagnostic socio-anthropologique de l’organisation des secours et de l’accueil des victimes d’accident de la route dans quatre hôpitaux de Cotonou

Introduction
Les gestes de premiers secours et l’aide médicale d’urgence constituant la « chaîne de secours », déterminent la survie et le pronostic des victimes d’accident de la route. Cette contribution rend compte de l’organisation de la chaîne de secours, des pratiques des acteurs et des dysfonctionnements relatifs à l’offre de soins.
Méthode
Cette enquête socio-anthropologique s’inscrit dans le cadre du programme de recherche multidisciplinaire pour la prévention des accidents de la voie publique piloté par l’IRSP. Elle a été possible grâce à un séjour de recherche au sein des équipes de secours du Groupement National des Sapeurs-pompiers à la Direction de Cotonou de juillet à septembre 2019. Basée sur une démarche de type « sociologie embarquée » (Bourrier, 2010) combinant observation directe et entretien libre, elle saisit de l’intérieur les interactions entre acteurs et les négociations qui se jouent à l’arrière-plan des interventions.
Résultats
La « chaîne de secours » regroupe cinq activités : l’aide d’urgence ou mesures immédiates de sécurisation des victimes et l’appel d’urgence apportés par les témoins et la police ; le premier secours et le transport des victimes assurés par les sapeurs-pompiers ; l’accueil des victimes et les soins effectués par les professionnels de santé à l’hôpital. Les hôpitaux Saint Luc et Saint Jean, le Centre « LES MERVEILLES » et le CNHU sont les plus sollicités. Leur choix est fonction de la proximité, la gravité des traumatismes, la qualité de l’accueil, l’accessibilité, la disponibilité et la continuité des soins. Mais on note une rupture de la chaîne à l’accueil aux urgences pour indisponibilité de personnels qualifiés, insuffisance de plateau technique et inaccessibilité financière.
Conclusion
Il existe un dispositif opérationnel de secours fonctionnel, mais l’absence d’un système intégré de prise en charge systématique des victimes d’accident dans les formations sanitaires constitue un défi pour des interventions efficaces.