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La biopsie de surface : Indications et modalités pratiques
Quatresooz, Pascale; SOMJA, Joan
2019
 

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Keywords :
Biopsie de surface; Dermatopathologie
Abstract :
[fr] La biopsie cutanée de surface a pour objet d’échantillonner la couche cornée de l’épiderme ou stratum corneum, formée de cellules matures, différenciées appelées « cornéocytes ». Le principe est d’appliquer à la surface de la peau une lamelle plastique flexible et transparente enduite d’une substance adhésive. Sous l’effet d’une pression exercée sur cette lamelle, la substance adhésive va s’étaler à la surface de la couche cornée et se lier de manière étroite aux cornéocytes. Les forces de cohésion entre la substance adhésive et son support sont supérieures aux forces de cohésion entre les cornéocytes de la couche cornée. Quand une traction est exercée sur la lamelle plastique flexible pour la détacher de la peau, la couche cornée se détache des couches profondes de l’épiderme. La couche cornée reste solidaire du support utilisé. La profondeur d’échantillonnage de la couche cornée dépend du type de substance adhésive et du type de supports utilisés : plus le pouvoir adhésif est fort, plus le clivage de la couche cornée est profond. Deux modalités pratiques existent : la biopsie au cyanoacrylate et le D-squame. En ce qui concerne la biopsie de surface à la colle cyanoacrylate, la lamelle de support en polyéthylène et la substance adhésive (cyanoacrylate liquide à durcissement rapide et non en gel) sont mises en contact au moment de la réalisation du prélèvement : une ou 2 gouttes de colle cyanoacrylate sont déposées sur une lamelle en polyéthylène qui est alors apposée à la surface de la peau. Avant de déposer la colle, il est conseillé de dégraisser la languette de plastique avec de l’alcool. Par contre, il est déconseillé de nettoyer la peau avant le prélèvement sauf au niveau du visage où il faut la démaquiller si nécessaire. Il est important de veiller à déposer la colle de façon excentrique sur la surface de la lamelle plastique afin de ménager une zone indemne de colle qui permettra de la décoller, mais aussi d’identifier le prélèvement au laboratoire. Pendant environ 30 secondes une pression est exercée pour étaler la colle et permettre le déroulement d’une réaction chimique entre la couche cornée et la colle. La lamelle est ensuite doucement retirée ; si le prélèvement tend à se détacher du support, il convient de ne pas insister à tirer par cette extrémité, mais de plutôt terminer de la décoller par l’autre extrémité. Le D-squame consiste en un disque plastique préalablement recouvert d’une substance adhésive (support auto-adhésif) et il suffit de l’appliquer directement à la surface de la peau en exerçant également une pression. La profondeur de couche cornée échantillonnée est plus importante avec la biopsie de surface au cyanoacrylate (épaisseur de 3 à 5 cellules). Les prélèvements sont transmis sans autre manipulation au laboratoire où ils seront colorés afin d’être examinés au microscope. Ces biopsies de surface peuvent être réalisées sur toute la surface corporelle, mais en tenant compte de quelques spécificités. Au niveau des zones pileuse ou chevelues, la biopsie de surface est douloureuse, surtout au cyanoacrylate, et de mauvaise qualité en raison de la mauvaise adhésion avec la couche cornée. Il convient donc de raser ces zones avant de réaliser les biopsies de surface. D’autre part, la cohésion entre les cornéocytes au niveau des paumes et des plantes est importante. Le prélèvement risque d’être plus douloureux tout en donnant un échantillon dont l’épaisseur de couche cornée sera probablement irrégulière. Dans ces localisations à forte cohésion cellulaire, retirer la languette en effectuant un mouvement tournant facilitera la manœuvre. Cependant, certaines pathologiques diminuent la cohésion cellulaire et rendent la biopsie de surface possible. Ce type de biopsie ne peut cependant pas être appliqué sur des lésions érodées où la couche cornée est absente ni sur des lésions suintantes où les sérosités limiteront l’adhésion du support aux cornéocytes. Pour optimaliser le rendement de ces biopsies, il peut être conseillé de réaliser 2 prélèvements afin d’augmenter la représentativité des échantillons. Les indications de la biopsie de surface sont évidemment limitées aux pathologies qui entrainent des modifications de la couche cornée. Les indications les plus fréquentes sont les dermatoses squameuses (ichtyoses et xéroses), érythémato-squameuses et spongiotiques (eczéma, dermatite atopique, dermatite de contact, dermatite séborrhéique, pityriasis rosé de Gibert) et parakératosiques (psoriasis). Parmi les infections cutanées, les pathogènes infiltrant la couche cornée peuvent être observés qu’il s’agisse de champignons, de bactéries ou de parasites. Les dermatomycoses accessibles à la biopsie cutanée de surface sont les teignes, les dermatophytoses, la candidose et le pityriasis versicolor. Parmi les infections bactériennes superficielles, citons l’érythrasma. Enfin, la présence de demodex et d’oxyures, ainsi que la gale peuvent être diagnostiqués. Cependant, pour détecter les parasites de la gale, il convient de réaliser impérativement 2 biopsies de surface successives : la 1ère détache le toit du sillon et la 2ème récolte le parasite. Ces indications sont valables pour les 2 techniques. Les biopsies de surface à la colle cyanoacrylate peuvent également fournir des orientations diagnostiques en cas de pathologie tumorale. Les indications sont les kératoses séborrhéiques, les kératoses actiniques et les lésions pigmentées. Cependant, dans ce cas, un diagnostic formel ne peut être apporté : la biopsie de surface permettra d’orienter le diagnostic vers une lésion maligne ou bénigne selon la présence ou non de mélanocytes ou de cellules pigmentées atypiques. Par exemple, la présence de cornéocytes pigmentés est en faveur d’une lésion pigmenté bénigne. La biopsie cutanée de surface apporte des informations sur l’état in vivo de la couche cornée ; elle représente donc une alternative rapide, simple, non invasive, peu couteuse à la biopsie-punch. Cependant, elle ne permet pas un diagnostic formel et précis ; elle apporte des arguments complémentaires à l’observation clinique afin de le renforcer ou de le confirmer. Comme toujours en dermatopathologie, la confrontation anatomo-clinique reste indispensable. Le matériel nécessaire à la réalisation de ces biopsies de surface (D-squames) peut vous être transmis sur simple demande au laboratoire de dermatopathologie du CHU de Liège. Contact : 04/366.24.07 ou 04/366.24.08
Disciplines :
Dermatology
Laboratory medicine & medical technology
Author, co-author :
Quatresooz, Pascale  ;  Université de Liège - ULiège > Département des sciences biomédicales et précliniques > Histologie
SOMJA, Joan ;  Centre Hospitalier Universitaire de Liège - CHU > Unilab > Service d'anatomie et cytologie pathologiques
Language :
French
Title :
La biopsie de surface : Indications et modalités pratiques
Publication date :
11 May 2019
Event name :
17èmes Journées de la Faculté de Médecine de l’ULg
Event date :
11 mai 2019
Available on ORBi :
since 29 November 2020

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