Opportunité de l’utilisation de l’imagerie satellitale moyenne résolution dans le cas de phénomènes de faible étendue ; Cas des volcans de boue

Les volcans de boue, résultant de l'extrusion en surface de coulées boueuses riches en fluides, sont depuis longtemps étudiées à terre et en mer. L'étude des volcans de boue est digne d'intérêt à plus d'un titre : au niveau scientifique d'abord par la quantité importante d'informations sur le sous sol et les profondeurs, au niveau économique ensuite par le fait que ces volcans peuvent être associés à la présence de ressources naturelles (gaz méthane dans le cas du Pakistan par exemple), au niveau touristique et environnemental (cas de la vallée de Buzeau, en Roumanie). Si un champ de volcans de boue peut atteindre un diamètre de quelques dizaines (voire une à deux centaines) de mètres, les volcans ont en général un diamètre de 1 à une dizaine de mètres trop réduite par rapport au pixel d'une image satellitale faible ou moyenne résolution. On peut alors s'interroger sur l'opportunité ou de la faisabilité de l'étude des zones de volcans de boue à partir de l'image satellitale, notamment l'imagerie faible ou moyenne résolution. Le présent article montre qu'il est cependant possible de mettre en évidence des phénomènes de faible étendue (1 à quelques pixels) à partir de l'image satellitale, moyennant des traitements appropriés. Jusqu'à ces dernières années, l'imagerie faible et moyenne résolution est utilisée pour la localisation ou le suivi de phénomènes de grandes étendue (suivi de la végétation, phénomènes d'érosion, environnements urbains, etc ...). Les phénomènes de faible étendue (de l'ordre de quelques pixels, voire quelques dizaines de pixels) n'ont pas fait l'objet d'études basées sur les traitements et l'interprétation de l'image satellitale. Pourtant, des anomalies particulières dans un contexte spécifique (foyer d'incendie, par exemple) peuvent être discernées même si elles n'occupent que l'espace de quelques pixels dans une image faible résolution. Nous montrons dans le présent article qu'il est possible, et intéressant, d'utiliser des images SPOT ou ASTER, moyennant des traitements spécifiques, pour l'étude de phénomènes de faible étendue.