[fr] La distinction entre le travail intellectuel et le travail manuel, ainsi que
la conviction que le premier est supérieur au second, paraît s’imposer
dans les esprits comme des donnés universels et invariables. Or,
accepter ce qui semble être une indépassable fatalité, c’est également
accepter l’ordre social et les moyens mis en œuvre pour le reproduire.
Il est possible de démonter cette double idée reçue en la situant
historiquement et en montrant en quoi elle est une construction
culturelle et sociale.
Cette déconstruction suscite une série de questions. Sommes-nous
certains qu’une «pensée occidentale» a uniformément «imposé»
ces concepts alors que, dans la pratique, il est si difficile de séparer
travail intellectuel et travail manuel? Le déclassement radical du travail
manuel ne serait-il pas plutôt le fruit des bouleversements socioéconomiques du XIXe
siècle? Où en sommes-nous à présent? Que
deviennent ces distinctions et ces hiérarchisations alors que nous
vivons la troisième révolution industrielle et que certains annoncent
la disparition prochaine du travail rémunéré? Cette remise en cause
permettra-t-elle une réorganisation plus juste, plus solidaire et plus
démocratique de notre société?
Research Center/Unit :
C.D.G.A.I.
Disciplines :
History
Author, co-author :
Donneau, Olivier ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire moderne
Language :
French
Title :
Travail manuel et discours sociaux : Une perspective historique
Alternative titles :
[en] Manual work and social discourse: A historical perspective