Thèse de doctorat (Mémoires et thèses)
Paramètres génétiques des ruminants et typologie socioéconomique des élevages en milieu rural Burundais
Manirakiza, Josiane
2020
 

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Mots-clés :
Gestion durable; Bovins; Caprins; Typologie; Agri-éleveurs; Milieu rural; Sustainable management; cattle; Goats; Typology; Farmers; Rural areas
Résumé :
[fr] Les systèmes d’élevage dans les pays en développement sont influencés par des facteurs environnementaux, socioéconomiques et culturels. Au Burundi, ce secteur a connu de nombreux changements suite : (1) à la pression démographique et foncière qui a entrainé une régression et dégradation des ressources pastorales au profit de l’agriculture, (2) aux actions des services d’élevage et à celles associées aux projets de développement rural qui ont favorisé le métissage des races locales et la vulgarisation des cultures fourragères, (3) aux épidémies et crises sanitaires qui ont enfreint les actions de développement des monogastriques et (4) et à la concurrence entre les aliments à destination de ces derniers et de l’homme. Les mesures récentes de développement de l’élevage se sont focalisées sur les ruminants, en particulier les bovins laitiers et le croisement de la chèvre locale avec des boucs de sang Boer. La mise en œuvre de ces mesures n’a cependant pas été accompagnée par une structure de contrôle et de gestion rationnelle des risques. Visant à fournir une base scientifique nécessaire à la gestion durable de ces ressources, cette thèse tente (1) de caractériser les performances zootechniques des animaux dans leurs systèmes de production, (2) d’évaluer la pertinence des organisations paysannes sous forme de champs-école-paysans pour l’amélioration et la gestion durable des ressources animales et (3) d’évaluer les paramètres génétiques de la chèvre locale pour la faisabilité d’un programme de sélection au sein de cette race. Afin de caractériser les performances des bovins et des caprins dans leurs systèmes de production, une brève cartographie de leurs types génétiques et de leurs systèmes de production a été établie. A cette fin, des enquêtes préliminaires ont été menées dans 201 et 319 ménages éleveurs de vaches et de chèvres respectivement. En élevage bovin, nous avons observé que les systèmes extensifs traditionnels de bovins Ankole avaient tendance à être remplacés par des élevages de petite échelle de vaches croisées avec des Holstein (système d’intégration agro-sylvo-zootechnique). Cette tendance était beaucoup plus prononcée dans les montagnes humides et densément peuplées situées au centre du pays qu’aux zones périphériques à faible altitude et longue saison sèche. Nous avons ensuite caractérisé plus finement la composition raciale des animaux croisés et évalué l’effet du niveau de croisement sur la production laitière de ces animaux. Les résultats des analyses statistiques ont révélé une augmentation de la production laitière avec l’augmentation du niveau de croisement, significative mais toutefois inférieure à celle attendue théoriquement. En élevage caprin, les résultats ont révélé une tendance des systèmes de production similaire à celle observée en élevage bovin, mais à une plus faible ampleur. En effet, les éleveurs des zones de montagnes humides avaient tendance à élever des petits troupeaux composés des animaux de race locale et des croisés et à adopter le système d’intégration agro-sylvo-zootechnique, alors que ceux des zones sèches et de basse altitude avaient des troupeaux larges, composés des animaux de race locale et élevés en gardiennage libre dans les pâturages communautaires. En outre, les caprins croisés Boer étaient significativement plus lourds et de plus grand gabarit que les animaux de race locale, mais ici aussi, le niveau d’amélioration était inférieur au niveau attendu. Pour évaluer la contribution des champs-école-paysans à l’amélioration et la gestion durable des ressources animales, nous avons évalué les perceptions des agri-éleveurs sur ces élevages et estimé la marge brute annuelle par vache et par chèvre. A cette fin, 105 et 160 ménages respectivement éleveurs de vaches et de chèvres ont été enquêtés. En élevage bovin, les résultats ont montré un effet positif des champs-école-paysans dans l’adoption des technologies et l’amélioration de la productivité par animal, même si des mesures pour les consolider restent requises. En élevage caprin, trois groupes d’éleveurs ont pu être identifiés. Le premier groupe rassemble les agri-éleveurs pauvres dont la participation aux organisations n’est pas durable car limitée par les ventes excessives de caprins. Le deuxième regroupe les agri-éleveurs possédant des terres cultivables qui envisagent de remplacer une partie de leur troupeau de chèvres par une vache. Dans le troisième groupe, les agri-éleveurs sont membres des champs-école-paysans et possèdent un nombre élevé de chèvres reçues de la part d’un projet de recherche développement pour l’amélioration des performances de la chèvre locale. Ils envisagent de continuer l’élevage caprins dans l’avenir mais ils manifestent leur volonté à limiter la taille de troupeau caprins. La marge brute annuelle par chèvre était significativement plus élevée chez ce dernier groupe que chez les autres groupes. Les agri-éleveurs des vaches laitières ont manifesté leur volonté de continuer à participer à ces organisations, même si le financement extérieur s’arrête. Par contre, en élevage caprins, la durabilité de ces associations semble être compromise car les agri-éleveurs plus ou moins nantis ont tendance à adopter l’élevage bovin supposé plus rentable que celui des caprins. Ces derniers sont souvent élevés par des ménages très pauvres. L’intégration d’autres activités génératrices des revenus à ces associations a été proposée pour protéger la chèvre des ventes excessives et améliorer le bien-être des agri-éleveurs. En outre, ce contexte socioéconomique ne permet pas une sélection avancée basée sur la valeur d'élevage des animaux; une sélection basée sur la valeur phénotypique pour le poids corporel et la survie des chevreaux est proposée. En effet, les résultats ont montré que ces caractéristiques étaient responsables de la faible productivité estimée pour de nombreux agri-éleveurs de chèvres. Pour évaluer si la sélection phénotypique serait bénéfique, nous avons estimé les paramètres génétiques de croissance et de survie des chevreaux de la chèvre de race locale en milieu rural. Les valeurs obtenues pour l’héritabilité, la répétabilité et les corrélations génétiques indiquent que la réponse à la sélection phénotypique sur le poids et le format des chèvres serait faible, et nulle sur la survie des chevreaux. Il ressort de l’ensemble de ces résultats que la faible productivité de la plupart des élevages villageois liée aux faibles effectifs d’animaux et la faible technicité des agri-éleveurs, limite la gestion durable des ressources bovine et caprine au Burundi. Les organisations paysannes pourraient contribuer au renforcement des capacités des agri-éleveurs et à l’amélioration de la productivité des animaux si des mesures sont mises en place pour les consolider. Les paramètres génétiques quant à eux se sont révélés peu favorables pour une sélection basée sur la valeur phénotypique. L'amélioration des conditions d'élevages et la mise en place d'un programme complémentaire de sélection basée sur la valeur d’élevage des animaux sont proposées ; les boucs sélectionnés pourront être mis à la disposition des agri-éleveurs. Un engagement à long terme de la part de tous les acteurs du secteur est requis pour un appui technique et financier des organisations paysannes intégrées.
[en] Livestock systems in developing countries are influenced by environmental, socio-economic and cultural factors. In Burundi, this sector has evolved, due to: (1) high human population and land pressure which has led to a regression and degradation of pastoral resources due to the competition with agriculture, (2) actions of livestock services and rural development projects which promoted the crossbreeding of local breeds and the extension of fodder crops (3) epidemics and health crises that have impeded the actions of development of monogastric species and (4) competition between food for the latter and for human. Latest development policies in this sector were focused on ruminants, especially on small scale dairy cattle farming and crossing the local goat with bucks of Boer blood. However, these policies have not been accompanied by any structure for control and rational risk management. Aimed at providing a scientific basis for the sustainable management of these resources, this thesis attempts to (1) characterize zootechnical performances of animals in their production systems, (2) evaluate the relevance of farmers’ organizations as farmers-field-schools for the sustainable improvement and management of animal resources and (3) evaluate genetic parameters of the local goat for the feasibility of a breeding program. To characterize cattle and goat zootechnical performances in their production systems, we established a mapping of genetic types and production systems according to eco-climatic conditions. To this end, preliminary surveys were conducted in 201 and 319 cow and goat farmers. In cattle breeding, we observed a progressive shifting from the traditional extensive system of the local breed to small-scale dairy farming of Holstein crossbreds in the mixed crop-livestock system. These changes were more obvious in the humid and densely populated central highlands than in the boundary lowlands with a long dry season. We then characterized more finely the racial composition of the crossed animals and evaluated the effect of the crossing level on the milk production of these animals. Statistical analyses showed an increase in milk production as the Holstein blood increase, significant but lower than theoretically expected. In goat breeding, results showed a trend in production systems similar to that observed in cattle farming, but at a lesser extent. Indeed, farmers of humid highlands tended to raise small herds composed of indigenous and crossbred animals and to adopt mixed crop-livestock system, whereas those of dry lowlands had large herds composed mainly of indigenous animals grazing freely in communal pastures. Further, Boer crossbreds were significantly heavier and greater in size compared to local breeds, although the level of improvement was below the theoretically expected. In terms of the relevance of farmers-field-schools for improvement and sustainable management of animal resources, we assessed farmers' perceptions on the two species and estimated the annual gross margin per cattle and goat. Surveys were carried out on 105 and 160 dairy and goat farmers respectively. In cattle farming, results showed a positive effect of farmers-field-schools in the adoption of technologies and improvement of productivity per animal, although measures to consolidate them are still required. In goat breeding, three groups of farmers were identified. The first group gathers poor households whom the sustainable participation in these organizations is limited by excessive sales of goats. The second regroups well-off farmers with high arable land who planned to convert a part of goat-flock into a cow. The last group is composed of successful members of farmers-field-schools and have high goat herds received from a project of research development for genetic improvement of the local goat breed. They plan to continue goat farming in the future but showed their willingness to reduce their goat herd size. The annual gross margin per goat was significantly higher in the latter group than in the other groups. Dairy farmers have shown their willingness to continue to participate in such organizations even the end of external funding. Inversely, the results showed that the sustainability of such organizations for goat breeding program could be compromised because farmers with high farm size tend to adopt cattle farming, which is supposed to be more profitable than that of goats. These are often raised by poor households. The integration of other economic activities into these associations has been proposed to generate rapid incomes and so to protect goat from excessive sales and improve the welfare of farmers. Further, this socioeconomic context does not allow an advanced selection based on the breeding value of animals; a selection based on the phenotypic value for body weight and survival of kids is proposed. Indeed, results showed that these traits were responsible for the low productivity estimated for many goat keepers. To evaluate if this phenotypic selection would be of interest, the last study aimed to estimate the genetic parameters of growth and survival of goat kids of the local breed in rural areas. Estimates heritability, repeatability and genetic correlations indicate that the response of phenotypic selection of body weight and size would be modest and null for kid survival. All of these results show that the low productivity of most livestock farms due to low herd size and weak capacities of farmers, jeopardizes sustainable management of cattle and goat resources in Burundi. Farmers’ organizations could contribute to empower smallholder’s capacities and improve animal productivity if measures of their consolidation are established. Genetic parameters were less favorable for a phenotypic selection. Improving the breeding conditions and setting up a complementary program of selection based on the breeding value are proposed; selected bucks could be then diffused in the farmers’ organizations. A long-term commitment for all stakeholders of the sector is required for technical and financial support of integrated farmers’ organizations
Disciplines :
Médecine vétérinaire & santé animale
Auteur, co-auteur :
Manirakiza, Josiane ;  Université de Liège - ULiège > Doct. sc. vété. (paysage)
Langue du document :
Français
Titre :
Paramètres génétiques des ruminants et typologie socioéconomique des élevages en milieu rural Burundais
Titre traduit :
[en] Genetic parameters of ruminants and socioeconomic typology of farms in rural area of Burundi
Date de soutenance :
10 janvier 2020
Nombre de pages :
x, 148
Institution :
ULiège - Université de Liège
Intitulé du diplôme :
Doctorat en Sciences vétérinaires
Promoteur :
Detilleux, Johann ;  Université de Liège - ULiège > Département de gestion vétérinaire des Ressources Animales (DRA)
Membre du jury :
Hatungumukama, Gilbert
Antoine-Moussiaux, Nicolas  ;  Université de Liège - ULiège > Département de gestion vétérinaire des Ressources Animales (DRA)
Cabaraux, Jean-François  ;  Université de Liège - ULiège > Fundamental and Applied Research for Animals and Health (FARAH) > FARAH: Productions animales durables
Organisme subsidiant :
ARES CCD - Académie de Recherche et d'Enseignement Supérieur. Coopération au Développement [BE]
Disponible sur ORBi :
depuis le 21 janvier 2020

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