Abstract :
[fr] La collection Open-A, éditée par le GAR asbl et la faculté d’architecture de l’Université de Liège, présente comme ambition majeure d’explorer le potentiel de réinterprétation lié à l’histoire et à la théorie en architecture. En d’autres termes, Open-A vise à parcourir les récits des époques antérieures, de construire de nouvelles associations, de faire émerger de nouveaux concepts, par le biais d’une relecture du passé en vue d’une description de l’état présent de l’architecture.
Le premier tome de la collection, intitulé « Open Architecture », débute par la traduction d’une interview de Go Hasegawa, Kersten Geers et David Van Severen, architectes de la jeune garde qui empruntent des nouvelles directions en termes de pratique par l’adoption dans leurs travaux d’influences puisées dans l’histoire, histoire qu’ils embrassent dans toute son étendue, posant ainsi les bases d’une approche de l’architecture que nous avons nommée « coexistentielle » qui se caractérise par l’omniprésence et la manipulation du passé dans le discours contemporain.
Ce premier volume est en outre né à partir d’un cycle de conférences qui s’est étalé sur deux années, de 2017 à 2019, et qui regroupe des interventions de théoriciens, historiens et chercheurs de renom dans les domaines de l’histoire et de la théorie en architecture : Jacques Lucan, Dominique Rouillard, Roberto Gargiani, Catherine Blain, Dirk van den Heuvel et Véronique Patteuw. Ces conférences s’ancrent dans la période des années 1960 qui constitue une transition du modernisme au postmodernisme, à savoir une époque optimiste, politiquement engagée, florissante en imaginaires et en récits visuels, radicale dans sa pensée et dans la révolution qu’elle prônait.
La volonté de revisiter cette période phare, de redécouvrir son héritage qui continue en outre à influencer le débat actuel, a indubitablement orienté la liste des conférenciers réunis dans ce premier tome. Aussi, de leurs interventions, à travers leur mise en parallèle, émerge le thème de la « forme ouverte » intrinsèquement liée à la notion d’« indétermination », deux enjeux qui s’opposent à l’unité formelle et à la composition déterministe promue par la doctrine héritée du modernisme.