Union soviétique; Genre; Sexualité; Communisme; Sciences sociales; Politiques publiques
Abstract :
[fr] En Russie, après 1917, « la question des femmes » et la « la question sexuelle » ont fait l’objet de politiques publiques qui se voulaient éclairées par les sciences sociales. Après avoir été décrétées résolues sous Staline, ces questions ont pu être partiellement réouvertes avec le Dégel. Cet article explique comment, sur le temps long, ces sciences sociales supposées « socialistes » se sont distinguées des sciences « bourgeoises » moins par leur épistémologie que par la priorisation ou l’exclusion de certaines problématiques, au gré des évolutions politiques du régime. Ainsi, les recherches sur la sexualité et le contrôle des naissances, avant-gardistes dans les années 1920, sont devenues relativement illégitimes après le dégel. Dans les années 1960-1980, c’était surtout la baisse de la natalité et le « double fardeau » – domestique et professionnel – des femmes qui faisaient problème. Les comportements familiaux semblaient étrangers à la logique de la planification, et les sciences sociales étaient travaillées par la perspective d’un art de gouverner d’orientation plus libérale. Il s’est alors formé un clivage qui est toujours d’actualité, entre une conceptualisation du changement social en termes de « modernisation » – démographique, sexuelle... – à accompagner, ou de « crise » à enrayer.
Disciplines :
Sociology & social sciences
Author, co-author :
Claro, Mona ; Université de Liège - ULiège > Faculté des sciences sociales > Du genre et de la théorie sociologique
Language :
French
Title :
Interpréter et transformer ? La "question des femmes" et la "question sexuelle" dans les sciences sociales soviétiques