Abstract :
[fr] La question du paysage préoccupe plusieurs disciplines : sociologie, anthropologie et géographie, etc. Elle a inspiré des auteurs l’ayant analysé suivant les colorations disciplinaires. En géographie, le paysage est convoqué pour décrire et comprendre les dynamiques spatiales ; dans ce cas, les zones côtières qui, de par leur situation, sont au centre de multiples enjeux et sujettes à d’importantes modifications. On y note une fragilisation considérable dont les principaux acteurs sont les agro-industrielles et l’urbanisation. C’est le cas à Kribi. Au lendemain des indépendances, plusieurs plantations agro-industrielles furent créées. C’est le cas de la Société de Palmeraie de la Ferme Suisse (SPFS) en 1968, devenue Société Camerounaise de Palmeraie (Socapalm), Hévéa du Cameroun (Hevecam) en 1975. Une forte croissance démographique galopante est en cours, étroitement liée aux grands projets industriels d’envergure entrepris récemment dans cette région (Port en eau profonde de Kribi, la centrale à gaz, Pipeline Tchad-Cameroun…). Ces aménagements entrainent des transformations remarquables du paysage et la physionomie du milieu originel. Le littoral alterne désormais écosystèmes naturels, aménagements agricoles et autres équipements. Ce travail analyse la dynamique du paysage littoral Kribien à l’aune des différents aménagements en cours. La méthodologie articule trois points : le traitement des images satellites (Landsat 1984, 2004 et 2016), l’analyse des données sociologiques, et les mobilités et leurs conséquences sur le littoral kribien. Les enquêtes socio-économiques complètent la perception des populations de leur paysage en mutations. Il apparait qu’entre 1984 et 2016, le paysage littoral kribien a connu une forte dynamique qu’il faille juguler. Face à cette situation, l’État a mis sur pied un dispositif juridique et institutionnel favorable à la protection des espaces
littoraux à écologie fragile.