Effets de l'enrichissement de l'environnement physique sur la sensibilisation à l'éthanol chez la souris DBA2/J

Les processus sous-tendant la toxicomanie sont, pour une grande majorité de substances pharmacologiques, régis par le phénomène de sensibilisation. Ce dernier est plus communément dénommé sous le terme de dépendance psychologique. Ce phénomène désigne l’augmentation progressive des effets mentaux, somatiques ou comportementaux d’une même dose de drogue consécutivement à ses absorptions. La toxicomanie s’explique en majeure partie par le phénomène de « sensibilisation motivationnelle », ce dernier induisant les crises de « Craving » et le syndrome de rechute chronique. Le phénomène de sensibilisation est, depuis la fin du siècle dernier, considéré comme se trouvant au centre des processus d’addiction. Largement démontré pour les drogues psychoanaleptiques, ce dernier a également été clairement élucidé pour le cas de l’alcool. Ce phénomène peut être étudié dans les modèles animaux via l’étude de la sensibilisation psychomotrice aux effets stimulants des drogues, comme la cocaïne ou l’éthanol.
Est-il possible et envisageable de bloquer, voire d’empêcher, le développement d’une sensibilisation à l’alcool ? Des conditions de vie particulières, enrichies ou appauvries, peuvent-elles influencer certains processus liés au développement du syndrome alcoolique ?
L’objectif de ce mémoire était d’investiguer l’impact de l’enrichissement de l’environnement physique (roue d’activité) chez la souris DBA2/J pendant la période sensible d’apprentissage (adolescence) sur la sensibilisation psychomotrice à l’éthanol durant l’âge adulte. Nos hypothèses envisageaient que le développement de cette sensibilisation serait plus intense chez les souris hébergées en conditions standards alors qu’il serait atténué, voire bloqué, dans le groupe enrichi.
Les principaux résultats ont montré que nos souris DBA2/J développent une sensibilisation psychomotrice à des doses modérées d’éthanol. Cependant, les deux groupes d’hébergement ne semblaient pas se discriminer dans le développement de cette sensibilisation au fur et à mesure des sessions d’exposition à l’éthanol, ni dans l’expression, ni dans le maintien, de la sensibilisation. Nous n’avons donc pas assez de preuve pour confirmer nos hypothèses concernant les effets protecteurs de l’enrichissement physique sur la sensibilisation à l’éthanol.