Abstract :
[fr] En Afrique centrale, la variabilité pluviométrique est moins importante que dans d’autres régions, comme le Sahel. Le régime pluviométrique de la zone des Hautes-Terres est de type tropical humide à influence de mousson dans sa partie sud et tropical humide de montagne dans sa partie nord. Cette transition est liée à l’importance du relief dans cette zone, située entre 500 et 1500 m d’altitude, mais également par sa position d’abri face aux flux d’air par la présence du Mont Cameroun (Tsalefac et al., 2003). Ceci influence fortement la structuration spatio-temporelle des précipitations. Des travaux récents ont observé une augmentation de la variabilité des pluies annuelles et des fréquences des épisodes d’inondations et de « flash- floods » (Saha & Tschindjang, 2017), tandis que d’autres travaux, menés actuellement à l’université de Liège dans le cadre du projet PERSONAZ ont montré que les communautés locales perçoivent une évolution de la structure de la saison pluvieuse depuis plusieurs années (Djoukang Nguimfack & Bruckmann, 2019 ; Tchokouagueu et al., 2019). Cette évolution climatique vient se superposer aux risques socio-naturels déjà observés depuis plusieurs décennies dans la région : inondations, glissements de terrain, aléas pluviométriques, déforestation ou conflits fonciers. De fait, changements pluviométriques, risques naturels et risques sociaux sont fortement interconnectés. Des pluies précoces ou intenses peuvent accroître l’occurrence des glissements de terrains, éléments dont le risque s’accroît à mesure que la pression foncière augmente sous l’effet de l’augmentation démographique et des migrations.
L’objectif de la communication est de présenter une analyse de l’évolution de la structure des précipitations dans la région. Les précipitations sont analysées à partir de données variées issues de pluviomètres, de satellites (GPM, TRMM) et des sorties du modèle MAR élaboré à l’université de Liège, afin d’appréhender au mieux la réalité des variations pluviométriques. Des indices descripteurs de la structure de la saison pluvieuse seront utilisés (dates de démarrage/fin, indices d’intensité) afin de détecter les éventuels changements passés et à venir. Les résultats de l’évolution hydro-climatiques sont également mis en relation avec les principales cultures de la région (maïs, cacao, café) et sont comparés aux données recueillies depuis deux ans sur la perception des populations.