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Abstract :
[fr] Incontestablement, l’innovation fut de tous temps et demeure aujourd’hui encore l’un des principaux moteurs de la création artistique. Animés par une besoin identitaire qui les pousse sans cesse à se démarquer, les artistes déploient force d’ingéniosité afin de proposer au regard ce que jamais auparavant il n’a eu l’occasion de voir. Aussi, l’innovation réside-t-elle avant tout dans la quête de l’inédit, dans la rupture, dans la prise d’écart vis-à-vis de la tradition.
Les œuvres de la Renaissance rendent compte d’une réalité sensiblement différente et mettent en lumière des processus créatifs essentiellement fondés sur l’imitation, l’émulation et la réinterprétation formelle. Le cas de Jan Swart van Groningen (v. 1500 – v. 1560), artiste hollandais auquel est consacré mon projet doctoral, est emblématique à cet égard. À la fois peintre, graveur et dessinateur, il se distingua avant tout par son incroyable habileté à réinventer des motifs éprouvés, s’inspirant de sources variées qu’il se réappropria afin d’élaborer de nouvelles images qui, essaimant largement, fécondèrent le travail d’autres artistes et finirent pas imprégner la culture visuelle de son temps. Ses réalisations s’inscrivent au cœur d’un vaste réseau de circulation des images transcendant l’espace et le temps, mais aussi les médiums artistiques et, partant, attestent de la dimension hautement interactive de la création artistique à la Renaissance.
Cette communication entend démontrer l’importance de porter un regard nouveau sur les processus créatifs à la Renaissance, envisagés à travers le prisme de concepts novateurs tels que la notion d’intericonicité. Elle vise ainsi à ouvrir une réflexion sur le sens à accorder à l’innovation à l’époque. Des exemples édifiants tirés de l’œuvre du maître hollandais appuieront le propos.
[de] Zweifellos war die Neuerung zu allen Zeiten und auch noch heute einer der Hauptmotoren der künstlerischen Schöpfung. Geleitet von einem identitären Drang, der sie unaufhörlich dazu zwingt, sich zu distanzieren, bringen die Künstler großem Einfallsreichtum auf, um einen anderen Blick auf die Dinge darzustellen. Die Neuerung vor allem in der Suche nach Neuheiten, im Bruch und in der Entfernung gegenüber der Tradition.
Die Kunstwerke der Renaissance bezeugen eine leicht unterschiedliche Wirklichkeit und bringen Kreativprozesse hervor, die vor allem auf Nachahmung, Wetteifer und formeller Neuinterpretation basieren. Der Fall von Jan Swart van Groningen (ca. 1500 –1560), einem holländische Künstler, dem meine Doktorprojekt gewidmet ist, ist in dieser Hinsicht sinnbildlich. Er war sowohl Maler als auch Radierer und Zeichner, er zeichnete sich vor allem durch seine unglaubliche Geschicklichkeit aus; er hatte ein Gespür für neue Motive. Inspiration bekam er aus zahlreichen unterschiedlichen Quellen. Diese halfen ihm bei der Ausarbeitung neuer Bilder, die sich weit verbreiteten und die Arbeit anderer Künstler bzw. die bildhafte Kultur seiner Zeit beeinflussten. Seine Werke sind einer Zeit zuzuordnen, in der zahlreiche Gemälde entstanden, die die Grenzen von Raum und Zeit sprengten, die aber auch als künstlerisches Medium dienten und von einer interaktiven Schöpfungszeit zeugen, nämlich der Zeit der Renaissance.
Dieser Beitrag hat folgendes Ziel: Er soll die Wichtigkeit unterstreichen, einen neuen Blick auf die Kreativprozesse zur Zeit der Renaissance zu werfen, in Anbetracht neuer Konzepte und dem Sinn der Neuerungen. Die folgenden Beispiele für Werke des holländischen Meister werden dies auf eine anschauliche Weise bezeugen.