Abstract :
[fr] En clinique journalière, nous rencontrons fréquemment des patients souffrant de troubles de la mobilité laryngée. La mise au point de ce type de troubles s’avère plus complexe qu’il n’y paraît, ce qui peut compliquer le choix du traitement qui en découle. Les troubles de la mobilité laryngée peuvent être uni- ou bilatéraux. Leurs origines sont diverses. En effet, les atteintes peuvent être neurogènes, mécaniques, ou encore musculaires et articulaires. Les plaintes des patients varient en fonction du type d’immobilité, de l’étiologie de celle-ci, du temps écoulé depuis l’installation de la pathologie, du sujet lui-même et du contexte communicationnel dans lequel il évolue tant sur le plan professionnel que privé. Les plaintes concernent la qualité vocale et/ou des difficultés respiratoires et/ou des troubles de la déglutition.
Les solutions thérapeutiques sont diverses et varient en fonction de l’étiologie, du pronostic, de l’importance du ou des troubles fonctionnels touchant les 3 fonctions laryngées (déglutition, phonation, respiration) : de l’abstention thérapeutique, à l’expectative armée et à la rééducation orthophonique, aux gestes
chirurgicaux réputés plus invasifs mais qui doivent pouvoir être proposés rapidement (médialisations par voie externe ou injection, injections de toxine botulinique, cordotomies laser, réinnervation sélective ou non sélective, trachéotomie)
L’atelier débutera par un récapitulatif anatomophysiologique de l’innervation et des fonctions laryngées. Les pathologies principales seront ensuite décrites (atteintes neurogènes uni- et bilatérales, atteinte du nerf laryngé supérieur, ankyloses articulaires).
Ensuite, nous présenterons quatre vignettes cliniques détaillées incluant l’anamnèse, le mode d’installation du trouble, les vidéo-laryngo-stroboscopies, les échantillons sonores de lecture de texte, les résultats aux diverses mesures du bilan vocal à savoir fréquence fondamentale, niveau de pression sonore, phonétogramme, niveaux de pression sous glottique estimée, et temps maximum phonatoire ainsi que les scores à l’échelle d’auto- évaluation de l’impact psycho-social du trouble. Après chaque vignette, la parole sera donnée au public afin de clarifier l’idée qu’il se fait du diagnostic, la manière dont il interprète la plainte à la lumière des divers résultats, le pronostic de récupération qu’il émet ou non, les types d’examen(s) complémentaire(s) qu’il choisit ainsi que les arguments qu’il développe pour étayer ses choix thérapeutiques.
Nous terminerons l’atelier par une discussion plus théorique sur les traitements proposés à l’heure actuelle, à la lumière des récentes publications sur le sujet. Nous porterons une attention particulière aux séances de rééducation logopédique : Quand et dans quels cas les propose-t-on ? Quelle efficacité pouvons-nous en attendre ?