Abstract :
[fr] Issu d’une famille de maîtres-maçons, Jean-Charles Delsaux (1821-1893) s’oriente tout naturellement vers une carrière d’architecte, qui le mènera à celle d’architecte-restaurateur. Formé à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, il a notamment pour maître l’ingénieur-architecte Julien-Etienne Rémont (1800-1883) dont l'enseignement repose sur l’étude de la Renaissance. Delsaux connaît une ascension professionnelle fulgurante: en 1845, âgé alors de 24 ans seulement, il est nommé architecte provincial. Cette fonction le prédispose à devenir, en région liégeoise, le premier architecte-restaurateur de monuments médiévaux. Il se voit par ailleurs confier la restauration de l’ancien Palais des Princes-évêques, monument emblématique de la ville de Liège. Tant les écrits de Delsaux que ses chantiers de construction et de restauration témoignent d’une parenté certaine avec les principes et réalisations d’Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, ce qui lui vaut le surnom de « Viollet-le-Duc liégeois » (Di Campli, 2012).
La présente communication se donne pour objectif de questionner la parenté entre les deux architectes: n’étant son cadet que de sept ans, Delsaux n’a pu recevoir l’enseignement de Viollet-le-Duc, ni directement, ni indirectement, durant ses études. Après avoir identifié les points de convergence des théories et pratiques des deux architectes à travers le cas particulier de la restauration du palais des Princes-évêques, menée de 1847 à 1865, nous chercherons à identifier les canaux de réception de la pensée Viollet-le-Ducienne en province de Liège et plus spécifiquement auprès de son contemporain Jean-Charles Delsaux qui fera, à son tour, école dans la région.