Abstract :
[fr] Début 1990, le Bénin adoptait une constitution démocratique. Le pays ratifia de nombreuses conventions internationales, garantissant le respect des principes des droits de l’Homme. Une série d’évaluations et de réformes des services publics furent planifiées, visant à garantir la « bonne gouvernance » et la mise en place d’un État de droit. La justice y occupait une place centrale. Parmi les premiers textes à être adoptés, figurait le Code des personnes et de la famille de 2004, qui abrogea le « droit coutumier », jugé discriminatoire à l’égard des femmes. Cet article reviendra tout d’abord sur le contexte et les enjeux de l’adoption de ce Code, largement inspiré du droit français. En se basant sur le cas précis des conflits d’héritage et du parcours de ceux qui saisissent la justice, il analysera ensuite les effets de ce nouveau dispositif sur les dynamiques familiales à Cotonou. À partir d’une enquête ethnographique, cette contribution montre comment le droit et les procédures judiciaires sont mobilisés par certains héritiers pour reconfigurer les rapports de genre et de générations, mais aussi et surtout pour renégocier la clé de répartition des biens en famille.
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