[fr] Les changements climatiques actuels, et les risques naturels associés, font du continent africain l’un des plus vulnérables avec des manifestations perceptibles comme : l’assèchement du Lac Tchad, l’avancée du désert, des glissements de terrain, puis, l’aggravation et la multiplication de l’érosion côtière et des inondations en milieu littoral. Ce travail se propose d’analyser la vulnérabilité et l’adaptation des populations de Cap Cameroun aux risques naturels. Cette vulnérabilité sera analysée selon une approche systémique qui prend en compte ses dimensions physique, économique, environnementale et sociale. La consultation des guides méthodologiques d’analyse de la vulnérabilité, les enquêtes de terrain couplées aux données issues de la télédétection et des SIG ont été mobilisées pour mieux appréhender ces bouleversements environnementaux. La superposition des images Landsat (1986, 2000 et 2016), l’observation des vestiges (troncs d’arbres, restes de maisons) sur l’espace intertidal et le témoignage des personnes ayant longtemps vécu à Cap Cameroun constituent les méthodes utilisées pour appréhender la dynamique côtière dans cette localité. Il en résulte que, le trait de côte a connu une dynamique régressive et les pertes en terre sont estimées à 103, 28 ha. La pêche, qui occupe près de 77% de la population a enregistré une baisse significative en termes de capture. Le bois de mangrove couvre 80% des besoins de la population et connait de ce fait une perte importante de sa superficie ; ce qui participe à l’aggravation de l’érosion et des inondations côtières. Les stratégies locales d’adaptation apparaissent inefficaces et limitées. L’accès et le contrôle des ressources sont limités. Les personnes âgées et les enfants constituent les couches les plus vulnérables.