Qu’advient-il de l’idéologie postcoloniale dans les études littéraires et de linguistique anglaise au 21ème siècle ?

L’aurore naissante du 21ème siècle semble avoir baigné les champs des études littéraires et de linguistique anglaise de ses lueurs nouvelles. D’une part, l’ouvrage de Jennifer Jenkins paru en l’an 2000, The Phonology of English as an International Language, a généré quantité de recherches innovantes visant à caractériser l’anglais employé par des locuteurs non-natifs en situation de communication dite internationale – à savoir l’ « English as a Lingua Franca » (ELF). D’autre part, l’article incisif et ambitieux « Conjectures on World Literature » de Franco Moretti, également publié en 2000, a été une amorce des débats actuellement menés autour de la résurgence du concept goethéen de Weltliteratur en critique et théorie littéraires. Une impulsion commune aux « ELF » et « world literature » studies est cette volonté de répondre aux enjeux sans précédent de ce que d’aucuns nomment la mondialisation, en particulier la plus vaste distribution et les contextes d’usage modernes de la langue anglaise et des productions littéraires. S’est ainsi formé un paradigme théorique globalisant en linguistique et en littérature, un paradigme qui a dû composer avec l’idéologie postcoloniale alors fermement ancrée dans ces disciplines connexes. Le présent poster propose d’exposer de manière schématique les répercussions de l’avènement de ce « global paradigm » sur les écoles de pensée postcoloniale. Il détaillera l’examen de deux notions-clés à propos desquelles linguistes et chercheurs en littérature de chaque orientation – globalisante et postcoloniale – paraissent se diviser.