[fr] En plus de donner au concept de « désituation » une assise définitoire, je chercherai à l’inscrire dans la généalogie sartrienne de la notion de situation. Je ferai reposer mon argumentation sur la notion de situation dans l’Esquisse d’une théorie des émotions. Ce détour me permettra de relier la situation à la problématique émotionnelle qui lui est indissociable, tout en suggérant que la désituation rejoue cette dimension de l’éprouvé affectif.
Enfin, et je justifierai par-là mon titre, j’utiliserai la notion de désituation dans le champ de la psychopathologie, plus particulièrement de la psychose schizophrénique. Pour ce faire, je vais convoquer les propositions contemporaines de la psychopathologie phénoménologique qui identifient des anomalies de l’expérience du soi et du rapport au monde en tant que caractéristiques centrales de l’éprouvé schizophrénique. Mon objectif consistera à démontrer que l’hypothèse de la désituation permet de peaufiner ces modèles de compréhension psychopathologique de référence et, dès lors, nous le verrons, d’identifier des zones de proximité entre l’expérience de l’artiste, en l’occurrence Flaubert, et celle du schizophrène, campée par deux patients : Séraphine et Fabien.