Unpublished conference/Abstract (Scientific congresses and symposiums)
Magie et technique: les débordements de la conscience magique. Vers une problématique de la possession
Dassonneville, Gautier
2012Colloque annuel du Groupe d'Études Sartriennes
 

Files


Full Text
ProgrammeColloqueGES2012.pdf
Publisher postprint (83.86 kB)
programme
Download

All documents in ORBi are protected by a user license.

Send to



Details



Keywords :
Magie, technique; conscience, émotion, imagination; psychologie phénoménologique
Abstract :
[fr] Le magique constitue un ressort important dans l'élaboration sartrienne d'une phénoménologie de l'affectivité. Il intervient d'abord pour rendre compte des rapports de la conscience au psychisme, puis il devient une spécification de deux modes de conscience, à savoir celui de l'émotion et celui de l'imagination. Ce sont là les identifications évidentes de son emploi mais il faut tout de suite noter que le motif de la magie chez Sartre est à la fois disséminé et astucieux. Disséminé, c'est un peu « une notion araignée » - pour reprendre une expression foucaldienne - car il revient fréquemment dans les textes en s'armant d'un petit appareillage lexical. Ainsi l'idée de magie se trouve secondée par ses manifestations expérimentales (sorcellerie, incantation, envoûtement, possession) ou ses formulations théoriques (mentalité primitive, participation mystique). Ce champ sémantique de la magie peut ainsi déclencher un double régime de compréhension : une première compréhension intuitive de la magie, telle qu'on la rencontre dans les contes et légendes et telle qu'elle peut ressortir à un emploi emphatique ou métaphorique ; et une seconde compréhension plus discursive, telle qu'elle a une définition spécifique en anthropologie. C'est en ce sens que le motif de la magie est une astuce, et il est d'autant plus astucieux qu'il opère un retournement méthodologique : quand, de manière classique, les pouvoirs non réglées de l'imagination et de l'affectivité sur l'esprit ont permis d'expliquer la magie, Sartre procède à l'inverse. Il analyse ces dimensions saillantes de la conscience en intégrant la magie comme facteur explicatif. Le motif sartrien de la magie est donc d'emblée pris dans une sorte de mise en abyme, ou pour prendre une image, il est comme une figure d'origami qui reste à déplier pour découvrir l'amplitude du champ qu'elle recouvre. Selon cette perspective, nous voudrions mettre au jour le rôle décisif du magique dans l'analytique de la réalité-humaine, à partir d'une ambiguïté foncière avec la technique. Nous travaillerons à l'intérieur d'un corpus allant de la Transcendance de l'ego (1936) au Cahiers pour une morale (1948) et nous repérerons les différentes exploitations de la conceptualité anthropologique de la magie. Nous apprécierons ainsi la démarche appropriative et créatrice de Sartre. Dans un premier temps, nous balaierons large afin de mettre au jour la teneur du « magique » avant de nous intéresser plus particulièrement à l'articulation entre intention magique et conduite magique. Nous verrons que le magique est affaire de débordement : c'est la conscience qui se déborde elle-même en se précipitant dans un rapport au monde qui est circulaire. Le monde que la conscience retrouve n'est à chaque fois que le monde dans lequel elle s'est projetée en se réifiant. Nous chercherons alors dans un second temps les raisons de ce débordement. Nous montrerons qu'il est dû à une ambivalence foncière du rapport de la magie à la technique. En effet, ce rapport relève à première vue chez Sartre d'une distinction nette entre les deux car la conscience magique se définit d'abord par son incapacité à projeter techniquement son action dans le monde. Néanmoins cette opposition doit être étudiée sous le double signe maussien et heideggerien de la technique. Or, chez Mauss la technique est définie comme « acte traditionnel efficace », définition intégrant l'acte magique et, chez Heidegger la technique prédétermine le Dasein dans un rapport instrumental aux étants de sorte qu'elle devient essentiellement intentionnelle. Il nous faudra donc redéployer cette double influence pour montrer que Sartre navigue entre les deux eaux d'un rapport au monde magique pré-instrumental et d'une conscience magique dont l'intentionnalité instrumentale est latente. À la faveur de cette seconde navigation, nous verrons dans un troisième et dernier temps, que le sens technique latent du magique se joue à nouveaux frais dans le problème de la possession : l'appropriation des choses est le fait d'un usage et d'une mise à l'épreuve de l'ustensilité de la chose. Mais en ce sens, l'appropriation est une quête de totalisation et une tâche infinie, si bien que le sujet possédant devient rapidement le possédé. Là encore et à titre exemplaire, la circularité de la conscience est en prise avec celle de la magie. En quel sens sommes-nous amenés à distinguer différents sens des « débordements de la conscience magique » ?
Disciplines :
Philosophy & ethics
Author, co-author :
Dassonneville, Gautier ;  Université de Liège - ULiège > Département de philosophie > Département de philosophie
Language :
French
Title :
Magie et technique: les débordements de la conscience magique. Vers une problématique de la possession
Publication date :
22 June 2012
Number of pages :
12
Event name :
Colloque annuel du Groupe d'Études Sartriennes
Event organizer :
Groupe d'Études Sartriennes
Event place :
Paris, France
Event date :
du 22 juin 2012 au 23 juin 2012
Audience :
International
Available on ORBi :
since 26 March 2019

Statistics


Number of views
421 (5 by ULiège)
Number of downloads
27 (1 by ULiège)

Bibliography


Similar publications



Contact ORBi