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Abstract :
[fr] L’une des principales difficultés méthodologies que soulèvent l’étude de la vie et de l’œuvre de Jan Swart van Groningen, artiste auquel est consacré mon projet doctoral, réside dans la pauvreté des sources documentaires. Force est de constater que la (très) brève notice biographique que consacra l’historiographe néerlandais Carel Van Mander à l’artiste dans son célèbre Schilder-Boeck, bien que truffée d’approximations, voire d’inexactitudes, demeure notre principale source d’informations. C’est sans surprise que celle-ci servit de point d’ancrage à l’ensemble des ouvrages et contributions scientifiques qui virent le jour depuis le XVIIe siècle. Originellement présentées en néerlandais, les informations contenues aux folios 222v et 223r furent alors traduites (en allemand, en latin, en français, en italien, etc.). Dans le cas présent, le processus ne fut pas sans générer des erreurs d’interprétation dues pour l’essentiel à des confusions entre traduction et homonymie. La lecture attentive de la littérature sur Jan Swart révèle une tendance partagée par plusieurs auteurs à assimiler deux personnalités distinctes, mêlant ainsi leur parcours de vie respectif, ou, à l’inverse, à dissocier deux artistes quand il s’agit en réalité d’un seul et même individu.
De Jan Swart à Hans Schwarz, en passant par Giovanni da Frisia, Jean le Noir ou encore à Johannes Niger, se pose en définitive la question de savoir si nous nous trouvons en présence d’un seul et même artiste, ou s’il s’agit d’autant de personnalités distinctes. À travers deux cas édifiants, la présente communication entend revenir sur ces confusions à l’origine de certaines données biographiques erronées parfois si profondément ancrées qu’elles continuent d’être véhiculées par la critique.