Abstract :
[fr] La sélection et la multiplication des semences fait l’objet d’activités expérientielles et expérimentales depuis des siècles. Paysans, aristocrates, moines, chamans, prêtres et, plus tard, scientifiques et entreprises semencières, s’y sont attelés. La sortie de la Deuxième Guerre mondiale marque, pour une large proportion du système agricole mondial, le passage de l’agriculture domestique à la modernisation agricole aux visées productivistes [Bonneuil and Thomas 2009]. Les semences deviennent un bien marchand, un produit dont les paramètres sont garantis, prédéfinis et circonscrits (entre autres afin de limiter les risques de fraudes des agriculteurs). Dès le 19e siècle déjà, afin de cerner et de définir les variables d’une semence, les sélectionneurs et scientifiques développent la notion de « variété ». Pour y parvenir, au sein de leur laboratoire, ils analysent, classent, sélectionnent ce que produisent leurs champs expérimentaux et créent des banques de semences. Toutefois, cette approche ex situ fait souvent fi des connaissances paysannes au sujet des semences.
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