Modélisation du système linguistique au sein d’une architecture de mémoire de travail

La mémoire de travail (MDT) verbale interagit fortement avec le système linguistique. Ceci est notamment montré par l’émergence d’effets psycholinguistiques en MDT : les items associés à des représentations langagières plus riches ou robustes bénéficient d’un meilleur rappel en MDT. Une grande partie de ces effets peuvent conceptuellement être expliqués par des modèles langagiers de MDT considérant que l’activation au sein du système langagier se réalise par activation continue et interactive entre les différents niveaux de traitement linguistiques. Cependant, les modèles langagiers de la MDT ont rarement été implémentés sous forme de modèle connexionniste, empêchant leur mise à l’épreuve empirique.

Cet exposé présentera un modèle connexionniste intégrant à la fois une architecture linguistique et une architecture de MDT. L’architecture linguistique part du modèle d’activation interactive entre niveaux phonologique, lexical et sémantique de Dell et al. (1997). L’architecture de MDT utilise un principe de marqueur positionnels (Burgess & Hitch, 2006) à travers lequel chaque item est associé à une position spécifique. Ces associations entre les items et leurs positions sont gardées en mémoire via des mécanismes d’apprentissage associatif de type Hebb.

A travers une comparaison directe avec des données empiriques, nous montrons que le modèle prédit correctement deux effets psycholinguistiques d’intérêt : l’effet de similarité sémantique et l’effet d’imageabilité. De plus, il permet d’expliquer pourquoi les items entretenant des liens sémantiques forts mènent à une plus grande probabilité d’erreur de transposition (i.e. erreur ordre).