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Abstract :
[fr] Nous étudierons dans cette communication la manière dont se constitue, dès les premiers numéros de Critique, une théorie critique se positionnant par rapport à l’héritage de la philosophie allemande. Ce parti pris se justifie par le projet d’une mise en lumière des stratégies intellectuelles et discursives visant à renouer, après la Seconde Guerre mondiale, avec une philosophie politique allemande susceptible de fournir des outils théoriques à l’analyse des conflits nationaux et internationaux. Il apparaît en effet que plusieurs animateurs fondamentaux de la revue considèrent ce rapport comme l’un des enjeux majeurs pour le champ intellectuel français d’après-guerre . Le recours (souvent ambivalent) à des philosophes tels que Kant, Hegel, Feuerbach, Marx, Engels, Bloch, Lukács et Heidegger, à la musique de Schönberg, Berg, Wagner et Beethoven et aux interprétations de Eisler, Adorno et Schönberg lui-même ou encore les analyses des politiques et des idéologies allemandes de guerre et d’après-guerre constituent en effet une part non négligeable des articles parus dans les premiers numéros de la revue Critique. Par souci méthodologique, nous restreindrons notre étude aux années 1946 à 1949, cette date correspondant à l’émergence de nouvelles problématiques liées à l’avenir des deux Allemagne dans la continuité de la Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland signée en mai 1949 .