[fr] Essentiellement performative, la poésie peule du Nord-Cameroun (plus spécifiquement le mbooku) a connu son âge d’or tout au long du XIXe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle. Sa pratique aujourd’hui quasi-inexistante dans le paysage culturel peul ne survit que grâce aux supports audio et vidéo, mais aussi sous forme écrite, par le truchement de la transcription et de la traduction en d’autres langues. Dans une démarche descriptive, le présent propos est de montrer, à la lumière des poèmes oraux peuls et de leurs traductions en français et anglais, que la traduction de la littérature orale primitive africaine exige de la part du traducteur une bonne dose d’adaptations, adaptation entendue ici comme « ‘procédé de traduction’ qui consiste à remplacer une réalité socioculturelle de la ‘langue de départ’ par une réalité propre à la socioculture de la ‘langue d’arrivée’ convenant au public cible du ‘texte d’arrivée’ » (Delisle et al. 1999 :9). En effet, la fixation par écrit de ce patrimoine littéraire oral et son transfert vers d’autres cultures à forte dominance écrite exige de la part du traducteur une grande capacité de négociateur aux niveaux linguistique, culturel, géographique et historique pour donner une seconde vie à ces paroles qui, à force de s’envoler, risquent de disparaître avec le vent de la modernité.
Research Center/Unit :
CIRTI - Centre Interdisciplinaire de Recherches en Traduction et en Interprétation - ULiège
Disciplines :
Arts & humanities: Multidisciplinary, general & others