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Abstract :
[fr] De l’Antiquité à nos jours, la figure de l’étudiant voyageur a mis à l’épreuve les configurations sociales et didactiques dans lesquelles s’effectuent les séjours d’étude à l’étranger. Ainsi, au Moyen Age par exemple, c’est la fondation de l’Université qui a donné une légitimité et une protection aux « vagabonds intellectuels », peu appréciés par les autochtones de l’époque. Depuis 1987, avec la naissance du programme d’échanges Erasmus, le professeur de langue est confronté à un public d’étudiants mobiles « exigeant et fuyant » (Anquetil, 2011) dont les statuts, les profils et les attentes sont pluriels et spécifiques. Mais malgré les difficultés rencontrées et les vides didactiques constatés par les nombreux enseignants qui fréquentent ce public d’apprenants, la mobilité Erasmus reste « pédagogiquement inhabitée » (Papatsiba, 2003). A quelles (nouvelles) exigences enseignants et apprenants doivent-ils faire face ? En quoi un programme de mobilité étudiante comme Erasmus oblige-t-il à repenser la didactique des langues et des cultures, ses objectifs, ses ambitions, ses conditions d’existence, ses modes d’expression locaux ? Après une mise en contexte historique de la mobilité étudiante, on se demandera plus particulièrement quelles sont les spécificités de l’enseignement-apprentissage du français à/par ces étudiants nomades en séjour dans des universités francophones. Pour ce faire nous nous baserons sur l’étude menée dans le cadre de notre thèse de doctorat (2013). Notre analyse d’entretiens menés avec des étudiants Erasmus non-francophones à Liège entre septembre 2010 et septembre 2012, ainsi que l’analyse de discours émanant du Conseil de l’Europe nous ont permis de développer des réflexions critiques sur les politiques éducatives et les contraintes idéologiques qui accompagnent les programmes Erasmus et l’enseignement-apprentissage des langues, en particulier du français, dans le contexte de la mobilité académique.