Fake-news haineuses vs « journalisme sérieux » : pour une analyse critique d’une distinction problématique.

Si l’information s’appuie aujourd’hui sur une palette très diversifiée de supports (presse, télévision, sites internet, réseaux sociaux) et d’acteurs (journalistes d’investigation salariés, reporters freelance, bloggeurs et Youtubeurs, journalistes amateurs ou simple facebookeurs), le paysage médiatique reste fondamentalement structuré par une hiérarchie qui situe ces différents médias et acteurs sur une échelle allant du plus sérieux au moins professionnel. Partant de quelques exemples récents de discours amateurs et professionnels au sujet de la prétendue « crise » des migrants, on verra d’abord que cette hiérarchie, bien que partagée par le public, n’affecte plus, ou tout au plus dans une mesure surestimée, les usages que les lecteurs et les spectateurs fait aujourd’hui de l’information. Dans un second temps, l’évocation de quelques cas particuliers révèlera que s’il convient d’opposer fondamentalement amateurisme haineux et journalisme « sérieux », les logiques médiatiques qui sous-tendent l’un et l’autre entretiennent parfois plus d’une similitude.