Bruno Latour et la sémiotique de l’énonciation : fondements et évolutions

Cet article vise à retracer les relations entre les travaux de Bruno Latour et la sémiotique d’Algirdas Julien Greimas et du groupe de chercheurs de l’« École de Paris ». Ces rapports remontent à la fin des années 1970 lors de la collaboration entre le philosophe de sciences et Françoise Bastide ainsi que Paolo Fabbri sur la construction discursive de la référence dans les textes scientifiques .
Ce sont notamment la notion d’actantialité et la notion d’énonciation que Latour emprunte à la sémiotique greimassienne. Si l’actantialité a déjà été étudiée pour rendre compte de la théorie de l’acteur-réseau, cet article se consacre aux évolutions de la théorie de l’énonciation, des premiers écrits de l’auteur, notamment « A Relativistic Account of Einstein’s Relativity » de 1988, en passant par « Petite philosophie de l’énonciation » de 1998 pour évaluer ensuite les propositions contenues dans l’ "Enquête sur les Modes d’Existence" de 2012 .