[fr] Avec l’avancement des recherches sur la gestion des ressources forestières, avec la mise en application des dispositions prévues par la nouvelle loi forestière, il est de plus en plus évident que les impératifs de gestion durable vont conduire à une synthèse entre les domaines forestiers dits permanent, qui vont être classés en UFA, et ceux dits non permanents ou agro-forestiers, réservés entre autre aux populations forestières, mais également à d’autres activités concurrentes (Ventes de coupes, récupérations).
Dans cette intervention, nous discutons l’attitude et le rôle de l’exploitant forestier face à l’impact de ses activités et vis-à-vis des questions de gestion durable des ressources naturelles comme la faune.
Des indicateurs permettent d’évaluer l’usage actuel de la faune, que ce soit par les villageois ou les employés des exploitations forestières, au sein de ce qu’il convient d’appeler la filière viande de brousse. Les prélèvements actuels sont conséquent et non durables dans bien des cas, ce qui soulève la question des alternatives et de la gestion de la chasse. Malgré tout, il semble illusoire de vouloir arrêter à court terme l’usage actuel de la faune au risque de se trouver confronté à des explosions sociales, principalement au niveau des chantiers d’exploitation forestière mais ailleurs également.
L’étude des maîtrises développées chez différent peuples d’essarteurs nous montre qu’il n’est pas possible de préjuger d’un quelconque modèle de gestion de la faune par les populations locales et donc qu’une gestion essentiellement villageoise ne semble pas en mesure de donner les résultats escomptés en terme de durabilité.
Ce constat nous conduit à proposer de repenser des actions à mener, en terme de développement ou de conservation. Les aires protégées ont un rôle très important à jouer, tant qu’une gestion effective des aires non protégées n’a pas vu le jour. Aborder ces questions amène à s’interroger sur les échelles d’interventions. Nous analysons un exemple de conflit lors de l’exploitation de la licence 1818 par l’entreprise R. Pallisco qui montre cette fois l’importance de la prise en compte des maîtrises foncières. Ces différents points nous amènent à évoquer l’évolution dans la responsabilités de chacun des acteurs et à la possibilité d’un l’élargissement du rôle de l’exploitant forestier, dont l’efficacité est connu, et qui d’instrument de désenclavement pourrait devenir un instrument de gestion et de protection de la biodiversité sur les vastes espaces qui lui sont alloués.
Cette contribution peut se réaliser dans le cadre d’un partenariat avec une assistance technique qui met à disposition des l’exploitants forestiers les capacités scientifiques de suivi et de gestion des ressources comme la faune. Cette intégration permettrait une approche plus globale des questions de conservation et de développement sous la responsabilité d’une structure indépendante de contrôle dont le pilotage serait assuré en partie par l’administration.