Les seuils de l’expérience festive : du matériel à l’immatériel et inversement

Dans son double sens littéral et métaphorique, le seuil désigne l’entrée d’une maison, ou d’un autre lieu, il est aussi, selon l’usage attesté depuis le XVIe siècle « le début de quelque chose, limite marquant le passage à un autre état » (Alain Rey, 2006). Cette définition implique à la fois une transition et un changement, de l’ordre du matériel et du spirituel ensemble. Quel que soit le point de vue qu’on choisit pour l’appréhender, une approche anthropologique et sociologique ou psychologique et historique, la fête ou le spectacle, peuvent se définir dans la dimension du seuil, en raison de l’entre-deux qu’ils posent entre l’espace publique et l’espace privé le plus intime, celui de l’émotion. L’émotion est provoquée par les dispositifs festifs qui sollicitent les sens. Dans cet article il est question des seuils ouverts par les sens qui font accéder le spectateur à l’émotion et au merveilleux. En particulier je me suis attachée au sens de l’odorat dans le spectacle éphémère.