References of the abstract :
Le cadre général de la recherche : Les villes contemporaines sont actuellement soumises à une injonction paradoxale. D’un côté, elles s’emploient à développer et renouveler les espaces festifs dédiés à la célébration de la mixité et du vivre-ensemble . De l’autre, elles promeuvent une gouvernance territoriale et un urbanisme nouveaux particulièrement attentifs à la planification et à la sécurité . Dans ce contexte, chaque participation à une manifestation publique (un festival, par exemple) met à l’épreuve un modèle de haute planification. Dès lors qu’il s’agit de prévoir la fête, d’anticiper la surprise ou de contenir d’éventuels débordements, des tensions et contradictions affleurent . Ces dernières sont au coeur de notre recherche qui se propose de les étudier concrètement en dépliant ces questions dans des dispositifs précis.
Un des cas d’étude : Inspiré de Lausanne Jardins, « Liège Souffle Vert » (LSV) est un parcours urbain végétalisé relativement modeste : il a connecté, à Liège en Belgique, durant l'été 2016 cinq espaces verts existants et six installations végétales réalisées pour l’occasion. Ces créations, sucitées par un appel à projet porté par une association, ont mêlé les apports de citoyens, de professionnels du jardin et d’artistes. Les objectifs étaient de : 1) susciter des opportunités d’échanges 2) offrir de la visibilité à des professionnels, 3) créer un circuit végétal, 4) amorcer un dialogue entre les passants et le végétal, 5) contribuer à faire de Liège une ville vivante. Plus de détails sur : www.liegesoufflevert.be
Problématique développée pour le Forum : A partir de ce cas d’étude, nous déplierons le questionnement dans deux directions. Un premier volet concerne les narratifs (imaginaires) à l’œuvre. En bref, nous nous demanderons qui promeut quels imaginaires et pourquoi ? Les pouvoirs publics et/ou les citoyens font vivre certains récits plutôt que d’autres (ex. ville créative, ville intelligente, ville durable) : avec quelles visées ; quels moyens sont employés préférentiellement pour ce faire ? Des exemples (hors cas d’étude) seront parfois évoqués pour faciliter la compréhension par le contraste ou la comparaison. Un second volet s’attache à élucider les conditions d’expérimentation d’espaces inscrits dans ces récits (de la créativité, du smart ou de la durabilité). En bref, comment certaines installations ou aménagements peuvent-ils produire de nouvelles ritualités urbaines ? Des interactions sociales spécifiques se développent-elles à ces occasions ? Prennent-elles corps dans l’espace public urbain ? Comment les répérer et les qualifier ? Comment comprendre et étudier les dimensions relatives à la sensibilité ou à l’émotion ? Quelles places prennent des expériences mêlant esthétique et mobilité ? A quelles conditions peuvent-elles se déployer ? Quels développements peuvent s’y articuler (sensibilisation artistiques ou environnementales, soutien à un engagement citoyen, à une gouvernance participative, etc.) ?
Données actuelles : Notre cas d’étude renseigne sur l’utilisation de l’espace public, de l’art et du végétal dans une ville moyenne belge (200 000 habitants). Il permet de mieux comprendre les dynamiques permettant à une ville de s'équiper pour rendre certains imaginaires et expériences effectifs. L’enquête, actuellement en cours, met à disposition un ensemble de documents (appel à projet, articles de presses, etc.), de comptes-rendu de sessions d’observation et de transcriptions d’entretiens de recherche (notamment avec des participants et des concepteurs du projet).
Name of the research project :
Projet de Recherche - Fnrs (2016-2020) intitulé « Des espaces d'enchantement dans la ville »
