[fr] Les méthodes de recherche qualitative existent depuis la naissance des sciences sociales. Il faut cependant attendre les années 1960 pour que Barney Glaser et Anselm Strauss en proposent une formalisation s'appuyant sur les usages alors en cours. Cette formalisation repose essentiellement sur le codage du matériau empirique (coding), la tenue du journal de recherche (memoing) et le traçage de diagrammes (diagramming). Les diagrammes en question se composent de bulles (nœuds) reliées entre elles par des lignes (arcs). Les graphes résultants ne sont ni hiérarchiques ni orientés (sauf avec certaines techniques spécifiques, comme l'analyse structurale).
Dès leur formation, les étudiants en sciences sociales apprennent à penser au moyen de ces diagrammes typiques de l'analyse qualitative. Leur sémantique n'est cependant pas stabilisée. Selon les praticiens, une telle indétermination encourage d'ailleurs la créativité. Mais ces implicites en compliquent également l'appropriation par les étudiants. C'est donc essentiellement à des fins didactiques, que j'ai explicité le mode de construction de ces représentations graphiques dans mon «Manuel d'analyse qualitative. Analyser sans compter ni classer» (2014).
J'y explicite une étape intermédiaire entre le codage et la schématisation, étape correspondant bien à la méthode qualitative, mais restée implicite jusqu'ici. Cette étape ralentit délibérément la réflexion de l'analyste au moment crucial de la conceptualisation. Ce faisant, elle l'approfondit... quand elle ne débouche pas sur la circonspection.
Disciplines :
Arts & humanities: Multidisciplinary, general & others Social & behavioral sciences, psychology: Multidisciplinary, general & others Engineering, computing & technology: Multidisciplinary, general & others
Author, co-author :
Lejeune, Christophe ; Université de Liège - ULiège > Faculté des sciences sociales > Faculté des sciences sociales
Language :
French
Title :
Expliciter, ralentir et approfondir la schématisation en recherche qualitative