[fr] Ce travail de recherche a pour objet de décrire des phénomènes lexicaux et syntaxiques du kirundi peu examinés précédemment. Il est subdivisé en deux principales parties : la première partie est consacrée à l’élaboration d’un lexique valenciel des verbes avec un ou plusieurs compléments, en prenant comme points de départ la liste de lexèmes de de Samie (2008) ainsi que le dictionnaire rundi-français de Rodegem (1970). Il s’avère que beaucoup de verbes peuvent apparaître dans différents schémas de construction, ce qui implique plusieurs unités lexicales pour ces verbes dans le lexique valenciel. La deuxième partie, composée de sept chapitres, consiste en la recherche de généralisations pouvant être faites à partir de ce lexique ; ces généralisations reposant sur une large base empirique, elles sont assez fréquemment accompagnées d’exceptions. Le chapitre 1 concerne le comportement syntaxique des groupes nominaux et groupes prépositionnels dans la valence des verbes et leur caractérisation par des tests; il y est question des objets directs, des objets prépositionnels, des circonstants et des attributs. Un chapitre est consacré au passif impersonnel (chapitre 2) car cette construction fournit une justification purement empirique à la catégorie « objet prépositionnel » en kirundi, permettant de distinguer les objets prépositionnels (locatif ou non) des autres compléments (y compris les circonstants valenciels de lieu). Le chapitre 3 montre l’importance quantitative des objets directs par rapport aux autres objets du lexique valenciel des verbes en kirundi et montre comment cette importance est encore accrue par l’existence en kirundi d’objets directs non valenciels, en particulier les objets introduits par l’intermédiaire d’un suffixe verbal (suffixe applicatif -ir- ou suffixe causatif -i- ou -iish-) et les possesseurs inaliénables introduits sans intermédiaire. Après avoir fait une présentation générale des temps et aspects et de la concordance des temps en kirundi (chapitre 4), les chapitres 5, 6 et 7 montrent comment cela se manifeste dans les propositions subordonnées valencielles et les propositions avec auxiliaire, en distinguant celles qui ont un verbe conjugué et celles qui ont un infinitif. Les conclusions générales sont suivies des propositions prospectives permettant d’effectuer des recherches approfondies en vue de compléter le lexique valenciel, d’une part et, d’autre part, de déterminer les conditions d’emploi des suffixes causatifs -i- et -iish-.