References of the abstract :
Les villes contemporaines sont actuellement soumises à une injonction paradoxale. D’un côté, elles s’emploient à développer et renouveler les espaces festifs dédiés à la célébration de la mixité et du vivre-ensemble (Di Méo 2005). De l’autre, elles promeuvent une gouvernance territoriale et un urbanisme nouveaux particulièrement attentifs à la planification et à la sécurité (Landauer 2009). Dans ce contexte, chaque participation à une manifestation publique (un festival, par exemple) met à l’épreuve un modèle de haute planification. Dès lors qu’il s’agit de prévoir la fête, d’anticiper la surprise ou de contenir d’éventuels débordements, des tensions et contradictions affleurent (Viot, Pattaroni, Berthoud 2010). Ces dernières sont au coeur de notre recherche qui se propose de les étudier concrètement en dépliant ces questions dans un dispositif particulier, à savoir un parcours urbain végétalisé.
Plus exactement, nous étudierons le cas de « Liège Souffle Vert ». Ce parcours urbain végétalisé a connecté durant l'été 2016, dans la ville de Liège en Belgique, cinq espaces verts existants et six installations végétales (www.liegesoufflevert.be). Les créations réalisées dans le cadre de ce projet ont, le plus souvent, mêlé des citoyens, professionnels du jardin et artistes. Les objectifs poursuivis visaient à : 1) susciter des opportunités d’échanges 2) offrir de la visibilité à des professionnels, 3) créer un circuit végétal, 4) amorcer un dialogue entre les passants et le végétal, 5) contribuer à faire de Liège une ville vivante (www.liegesoufflevert.be). Nous tenterons de repérer et de qualifier les interactions sociales spécifiques que ce projet aura permis de développer dans l’espace public urbain. Autrement dit, nous interrogerons le registre d’engagement public suggéré par ce dispositif, y compris dans ses aspects plus sensibles et émotionnels.