INFECTIVITÉ IN VIVO ET RÉCUPÉRATION IN VITRO DE L’APTITUDE (FITNESS) RÉPLICATIVE D’UN NOROVIRUS MURIN RECOMBINANT

Les norovirus sont reconnus comme étant une cause majeure d’épidémies de gastroentérites chez l’homme. Les mutations ponctuelles et la recombinaison sont les mécanismes moléculaires moteurs de l’évolution des norovirus. La recombinaison peut créer des modifications considérables dans les génomes viraux. Nous avons récemment obtenu un norovirus murin recombinant (RecMNV) après coinfection in vitro de souches homologues de norovirus murins. Le RecMNV présente une aptitude (fitness) réduite à la réplication. L'infectivité du RecMNV a été d’abord évaluée in vivo et ses adaptations réplicatives et génétiques ont été ensuite suivies au cours de passages en série in vitro. Durant l'infection in vivo, le RecMNV a été comparé aux souches parentales chez des souris Balb/cByJ par la mesure du poids corporel et l'estimation de la charge virale par RT-qPCR. Le poids des souris infectées par RecMNV était généralement plus élevé que celui des souris infectées par les souches parentales. Des charges virales ont été détectées dans tous les organes examinés, suggérant que, comme les souches parentales, le RecMNV peut se propager au-delà du tube digestif pour produire des infections systémiques. Ensuite, les générations de RecMNV résultant du premier (RecE) et du dixième (RecL) passages in vitro ont été comparées et leurs séquences déterminées. RecL a montré une augmentation significative du diamètre des plaques de lyse et une cinétique de réplication plus rapide que RecE. L'analyse moléculaire a montré plusieurs modifications de la séquence nucléotidique et en acides aminés entre RecE et les souches parentales ainsi qu’entre RecE et RecL. Ces résultats suggèrent que la recombinaison se produisant in vitro entre des souches de norovirus murins homologues peut générer une souche chimère, qui présente des propriétés biologiques similaires aux souches parentales et est capable d'une infection productive in vivo. De plus, ils montrent l'adaptation virale et la récupération de la réplication virale in vitro après un événement de recombinaison.